J'aime plaisanter même quand je suis sérieux (s'il est du moins possible de l'être). Le titre de l'autre discussion réfère à un ouvrage de René Girard, Des Choses cachées depuis la fondation du monde. Je n'en ai lu que quelques pages, en fait je n'ai pas lu grand chose de cet auteur, ses bouquins me tombent des mains vu qu'ils m'endorment quand je les lis. Du coup ça me réveille avec le bruit de la chute mais après trois ou quatre tentatives je laisse tomber la lecture plutôt que le livre, pour moi les livres doivent vous éveiller en non vous endormir, raison pourquoi j'abandonne. C'est un phénomène induit par le contraste entre le titre et le contenu d'un ouvrage, d'un texte : quand le titre est en discordance avec le contenu, soit ça m'endort soit je ne comprends rien. En ce cas précis, dès les premiers pages on comprend qu'il va être discuté de choses visibles et de date récente (en gros, moins de 50000 ans, à dix ou vingt millénaires près). Quand le titre annonce « Mystère ! » et que le contenu est tissé de truismes et de banalités ça m'endort, c'est du masquage. À l'inverse, quand il annonce « Clarté ! » et que le contenu est obscur je ne parviens pas à comprendre, sinon que c'est de l'enfumage. René Girard, le maître des banalités érigées en Grandes Découvertes... Remarquez, je ne critique pas, je constate, par expérience je sais que bien de mes semblables ne parviennent à plus ou moins accéder à la Vérité que si l'étiquette est brillante et “mystérieuse”. Comme je ne cherche pas la Vérité ni même la vérité dans les livres, quand je le trouve et qu'elle est tristement banale ça m'endort, si du moins on m'avait promis autre chose, de la réalité ou de la fiction par exemple. Un joli titre comme Des Choses cachées depuis la fondation du monde, qui promet de l'aventure, du mystère, des inventions improbables, et derrière la simple vérité, ça déçoit...

Sans dire que j'y réussisse toujours j'essaie d'éviter cette discordance dans mes écrits, si le titre est promesse de mystère j'essaie de le rendre “hermétique” ou au moins intrigant, s'il est promesse de prosaïsme je tente de le rendre de compréhension simple et immédiate. Ici, du prosaïsme pur et dur, je vais parler de ce que tout le monde sait ou peut savoir, et pour une période assez bien étudiée même s'il y a encore beaucoup de boulot pour éclaircir quelques points non encore élucidés pour les époques antérieures à en gros les douze derniers millénaires, à deux millénaires près. Bon, j'ai des trucs à faire dans la “vraie vie”, la suite pour plus tard.


Allez, j'ai quelques minutes de libres, je vais vous expliquer le coup du contraste girardien avec le bouquin Des Choses cachées [...] : sa Grande Découverte est dit-on “le désir mimétique”, en gros, « le fondement des conflits entre humains et groupes humains est le désir des adversaires de posséder le même objet, et la Plus Grande et Plus Vraie Religion de toutes les religions dit que ce n'est pas bien du tout et grâce à elle l'Harmonie Universelle s'est répandue dans le Monde ». Ouais. Pour lui, la Plus Grande c'est le christianisme tendance catholique. C'est sûr qu'avec le catholicisme c'est l'Harmonie Universelle... Tous les exégètes de toutes les religions disent la même chose, tous sont démentis par les faits, tous ont raison, tous ont tort, bref, rien que du prévisible, tant dans l'analyse de texte, exacte, que dans l'analyse de la réalité, inexacte. Ce qui s'explique mais bon, là je n'ai plus le temps, j'y reviendrai plus tard. Des trucs à faire ailleurs.