Voici un phénomène curieux : depuis que je maintiens ce site, dans sa forme première de quatre ensembles éparpillés ou dans sa forme actuelle les rassemblant, soit environ quatre mois, si deux de ces ensembles sont plus anciens (plus de dix ans pour l'essentiel), j'ai contacté plusieurs personnes (une vingtaine je pense) souvent pour les inviter à visiter ce site. Sinon à toutes, du moins à certaines j'ai même fourni des liens leurs permettant d'y accéder par un simple clic. Remarquablement, aucune d'elles sauf peut-être une ne l'a visité. Sauf peut-être une, car depuis que ce site existe sous sa forme actuelle il a reçu en tout et pour tout une visite, que possiblement ce fut une des personnes contactées, possiblement non.
Ce site a un gros défaut, son adresse est www.olivierhammam.fr et la partie entre les points correspond à-peu-près à mon nom d'état-civil, donc mes correspondants ont cette perception, Olivier Hammam invite à se rendre vers olivierhammam donc vers “lui”. Le site serait “moi” en tant que moi, le scripteur, l'envoyeur de message, Olivier Hammam. C'est inexact bien sûr, ce “moi” qu'est Olivier Hammam a un rapport vague et incertain avec le mainteneur et principal rédacteur du site www.olivierhammam.fr. Ne me connaissant pas et me rencontrant vous seriez probablement surprise ou surpris du contraste entre l'auteur et les textes, je ne leur ressemble pas ; me connaissant et les parcourant vous serez probablement surprise ou surpris du contraste entre les textes et l'auteur, ils ne me ressemblent pas. La concordance entre mon nom propre et le nom de ce site est un masque que mes correspondants posent sur un objet dont ils ignorent tout. Raison pourquoi ils ne prennent pas la peine de le consulter. Je trouve pour ma part la chose assez intéressante et instructive.
Ceci est une expérience ordinaire qui donne à penser sur ce que sont les rapports sociaux, en tout cas, qui me donne à penser. Comme ça fait un moment que j'y pense, je ne suis peu surpris par l'insuccès de mes invitations, assez prévisibles. Pas sûr que mes lectrices et lecteurs pensent qu'en effet c'était prévisible, selon une croyance naïve “les gens”, disons, considèreraient leurs semblables de manière assez objective dans l'ensemble, ce qui bien sûr n'est jamais le cas, c'est toujours à partir de soi donc subjectivement que l'on considère les choses et les êtres.
Parmi mes correspondants il y a des membres de ma famille. Ils me connaissent bien, très bien, et depuis longtemps. De ce fait, ils ont cette perception subjective informulée qu'un site “qui me ressemble” ne leur apprendra pas grand chose sur le monde, sur la société ou sur eux-mêmes, et rien sur moi. Recevant mon courriel, du fait de cette perception subjective ils ne sont guère incités à y aller voir sur le champ et remettent à plus tard, “j'ai le temps”, “j'ai autre chose à faire en ce moment”, en fait non, ils n'ont et n'auront jamais le temps et en fait oui, ils ont autre chose à faire mais ça c'est permanent, on a toujours “autre chose à faire” que ce qu'on ne fait pas. C'est bête à dire, dès lors qu'on a subjectivement classé une information comme de faible pertinence, le temps passant elle ne gagnera pas en pertinence et figurera parmi les chose à oublier ou à remettre pour toujours à plus tard.
Parmi mes correspondants, certains me connaissent mais de manière restreinte, en tant que contributeur de Wikipédia. Je ne sais pas comment ils se représentent cet Olivier Hammam, de diverses manières je suppose mais du moins, selon un mode du genre “collègue de bureau” et vous savez quoi, les collègues de bureau, moins je les vois, mieux je me porte. Intervient en outre la même cause universelle, “j'ai autre chose à faire en ce moment” mais comme dit, on a toujours “autre chose à faire”, et bien sûr “quelque chose d'important”. C'est probablement le cas d'ailleurs, pour ce qui me concerne les choses que j'ai à faire me semblent en général importantes, sinon je ne les ferais pas. La conséquence de ces perceptions subjectives est la même que pour le cas précédent, une information classée comme de faible pertinence perdra en pertinence, le temps passant le courriel se perdra au fin fond de la liste des courriels, l'information disparaîtra et, pas de miracle, n'émergera pas d'elle-même.
Parmi mes correspondants, certains ne me connaissent pas mais je les connais. Ce sont, comme l'on dit, des personnes publiques. Dans leur perception subjective elles sont des personnes et je suis “le public” donc anonyme, indiscernable, n'importe qui, une non personne. Certes j'ai pris soin, en leur envoyant un courriel, de me distinguer, de donner l'indice que je ne suis pas n'importe qui, par contre je n'ai rien fait pour me singulariser, me mettre en valeur, au contraire j'ai tendance à me donner pour ce que je suis, un de leurs semblables, une personne de leur genre, donc ordinaire. Or, leur perception d'elles-mêmes comme personnes publiques est celle d'une personne extraordinaire. Bien sûr, elles savent comme moi qu'elles sont ordinaires, je veux dire, savent pour elles ce que je sais pour moi, je suis une personne ordinaire. Sauf quelques mégalomanes les gens se voient le plus souvent ainsi, une personne ordinaire. Par contre, la personne avec qui je correspond n'est pas strictement elles-mêmes mais la personne publique, et de fait celle-là “sort de l'ordinaire”. Exemple d'une de mes prises de contact :
(titre)
Les complots c'est comme Dieu...
(message)
...ça n'existe pas, et pourtant ça existe.
Bonjour,
Je mène une réflexion de longue date sur les complots, les conspiratios et les théories du complot, qui rejoint en partie les propos de Mathias Girel et ceux de Karl Popper, sauf en un point: tout ce qui est donné comme complot existe. C'est lié à une caractéristique du langage humain, qui fait que tout ce qui a jamais été énoncé et donné comme vrai est vrai. Ce n'est pas intrinsèque au langage, il s'agit plutôt de ce qu'on pourrait nommer un effet secondaire imprévu, le fait que certaines personnes, qui ne forment pas une majoruté des humains mais tout de même une forte minorité (je n'ai pas lu d'études statistiques sur le sujet mais à mon avis ça concerne probablement 20% à 25% de la population mondiale) ont beaucoup de mal avec l'aspect symbolique du langage, dit autrement, ont une forte tendance à prendre les choses au pied de la lettre. À cela s'ajoutent d'autres tropismes, notamment la tendance universelle à privilégier les thèses qui confirment ses propres présupposés avec son corollaire, la tendance à mettre en doute celles qui vont contre eux, le fait assez prégnant de donner plus de poids aux accidents qu'aux régularités (comme le dit l'adage, on s'intéresse surtout aux trains qui n'arrivent pas à l'heure), enfin le fait indéniable qu'il existe quand même des complots réels, tels ceux discutés dans votre émission, qui ne valident pas les autres (réels ou, comme le plus souvent, imaginaires) mais renforcent les «complotistes» (au sens de personnes qui tendent à croire à l'existence de complots) dans leurs croyances.
Concernant le fait que tout ce qui a jamais été donné comme vrai est vrai, un exemple très intéressant: fut un temps est parue une étude qui établissait une corrélation forte entre niveau de prélèvements obligatoires et taux de chômage. Certes les producteurs de cette étude auraient du par eux-mêmes s'interroger sur leurs résultats, les exemples scandinaves d'un côté, ceux grec et turc de l'autre, pour les plus visibles, montraient assez clairement une décorrélation entre les deux données mais bon, les chercheurs, spécialement parmi les économistes, sont comme tout le monde, si un résultat semble confirmer leurs présupposés il tendront à être moins vigilants sur la validité scientifique de leur travail. Toujours est-il, d'autres chercheurs ont vérifié leur étude et avec les mêmes données brutes et les mêmes calculs, obtenu de tout autres résultats. L'explication est que le logiciel utilisé, je ne sais plus quelle version du tableur Excell, comportait une erreur de programmation, un "bug" qui faussait certains calculs avec, dans certains cas, des erreurs assez importantes. Je n'ai pas suivi ça de trop près à l'époque mais je suppose que tant la revue où ils publièrent que les auteurs de l'étude ont signalé l'erreur. Problème, tout ce qui a jamais été donné comme vrai est vrai, depuis la parution de cette étude elle continue de servir de référence à de nombreuses personnes pour qui elle conforte leurs présupposés. Sans dire que c'est équivalent, il s'agit du même mécanisme mental que celui à l'œuvre chez les révisionnistes ou chez les complotistes, accepter ce qui conforte son opinion, rejeter ce qui va contre, sans chercher spécialement à évaluer la validité des arguments.
Là-dessus, il existe bien une ou plusieurs théorie(s) du complot, mais du côté des incrédules. Les personnes qui acceptent l'idée qu'il existe des complots même quand ils sont improbables (sida, 11 septembre) se passent aisément de toute théorie, comme l'expliquait votre invité, et comme il le disait aussi, il s'agit en ce cas de l'usage dévalorisant du terme, comme pour la «théorie du genre» ou la «théorie darwinienne», si c'est une théorie ça n'est pas la réalité, donc c'est invalide. Or, il y a bien une théorie du complot, et une théorie du genre, et une thorie évolutionniste, celles précisément des détracteurs de ce qu'ils désignent négativement comme théorie. Pour les anti-darwiniens de dernière génération, non les créationnistes stricts mais les partisans du «dessein intelligent», c'est explicite. Pour les opposants à une supposée théorie du genre c'est évident, même si peu discuté: ils partent du présupposé d'une adéquation constante entre genre culturel (femme vs homme) et genre biologique, supposé naturel (femelle vs mâle), bref, ils ont de fait une théorie implicite du genre, certes invalidée par la réalité mais je ne crois pas que ça leur importe.
La «théorie du complot» tient le milieu entre les deux autres, en ce sens que comme la théorie du genre elle ne tient pas compte des faits, entre autres de l'existence avérée de complots (celui de l'indutrie américaine du tabac, ceux qu'on découvre régulièrement lors de la déclassification de documents officiels, aux États-Unis du fait de la loi, récemment en Europe centrale et orientale après la chute du bloc soviétique), et comme la théorie du dessein intelligent elle se pare d'un discours de type scientifique pour disqualifier toute hypothèse complotiste.
Mon travail, qui n'a rien de théorique, s'articule sur ce que je nomme la propagande, une manière normale de communiquer dont la propagande au sens restreint n'est qu'un cas et en outre, un cas déviant, une manière anormale de faire de la propagande. Le but général de la propagande est de persuader un nombre important de personnes de se coordonner pour agir de concert, autant dire que c'est le projet général de toute société. La forme de propagande habituellement nommée ainsi serait plus justement dite désinformation pour son aspect «réécriture de l'Histoire» et des faits, et, que dire? non information? Quelque chose de ce genre pour son aspect idéologie. Personnellement l'appelle ça «illusionisme» en ce sens qu'il s'agit de donner une représentation de la réalité sociale sans rapport avec la réalité observable. Le “spectacle” chez Debord est quelque chose de cet ordre, sinon que son analyse tend à postuler que c'est un épisode historique limité alors qu'une analyse plus large donne à considérer qu'il s'agit d'un phénomène récurrent qui se renouvelle dans sa forme mais non dans son processus.
Mon idée, que je ne suis pas le seul, et de loin, à postuler, est que le cœur de la société, ce qui la construit et la maintient, est la communication. Le très long processus qu'on peut constater est une évolution de l'espèce, la notre, par extension progressive de sa capacité de communication. Quand je dis «progressive», il faut préciser: il ne s'agit pas d'une progression linéaire, au cours des temps il y a eu de nombreuses évolutions qui modifièrent profondément la manière de communiquer. C'est précisément là qu'intervient l'illusionisme: quand apparaît une nouvelle forme de communication, en un premier temps un nombre relativement restreint de personnes l'accapare et apprend à l'utilisr pour créer de l'illusion, faire croire aux autres membres de la société que les choses se passent d'une certaine manière, laquelle, chance et hasard, leur est favorable. Suit une période plus ou moins longue (en général, assez longue) où une lutte s'engage entre deux groupes qui ont en partage de maîtriser la nouvelle manière de communiquer, et qui s'opposent sur ce qu'il faut en faire, l'un dit que tout le monde doit en profiter, l'autre que seuls certains le doivent. Disons, une opposition entre les démocrates et les aristocrates. Il se trouve que ce n'est pas vraiment une question, pour des raisons diverses il y a nécessité, si l'on veut aller plus loin dans l'évolution de la société, à ce que tous ses membres maîtrisent la nouvelle manière de communiquer. De fait, démocrates et aristocrates donnent à de plus en plus de personnes les techniques de base à même de leur permettre cette maîtrise, sinon que les illusionnistes ne donnent pas toutes les clés d'accès à cette forme de communication. Leurs opposants sont des gens patients et savent qu'à terme de plus en plus de personnes découvriront par elles-mêmes ce que les illusionnistes leurs dissimulent et qu'à la fin des temps (en ce cas, à la fin de la phase en cours) les illusionnistes devront faire toujours plus d'efforts pour toujours moins d'efficacité dans leur tentative de conserver la maîtrise de la communication.
La fin de l'histoire que je conte ici est simple: les complots ça n'existe pas, et pourtant il y a des complots. L'explication réelle est connue, pour prendre deux auteurs connus, ils ont assez bien expliqué le processus, La Boëtie avec son Discours sur la servitude volontaire et Noam Chomsky avec divers textes, notamment Manufacturing Consent, traduit en La Fabrication du consentement, qui tous deux pointent une chose essentielle, les illusionnistes tirent partie d'un tropisme humain, le consentement à l'asservissement. La constitution d'un complot est inverse à la représentation habituelle, pour tout un tas de bonnes raisons les gens consentent à déléguer leur capacité d'agir à d'autres, ils s'entendent implicitement pour donner les moyens à une frange restreinte de membres de la société d'organiser quelque chose qui a toutes les caractéristiques d'un complot, le but étant de parvenir à coordonner les actions d'un nombre important de personnes. Le problème inhérent à cette manière de faire est qu'avec le temps le groupe «comploteur» s'arrange pour que son propre groupe, ses parents et alliés, conserve la maîtrise des moyens de communication. Pendant un temps assez long ça n'a pas d'importance, en ce sens qu'on ne demande pas aux aristocrates d'être honnêtes ou sincères mais d'être efficaces. Pendant un temps moins long mais tout de même important ça commence à poser problème mais à un niveau tolérable. Enfin, pendant un temps relativement court ça pose un problème important. On peut décrire la chose ainsi: une toute nouvelle manière de communiquer a été développée, qui a comme inconvénient de remettre en cause la mainmise de l'actuel groupe d'aristocrates sur les moyens de communication. Il se passe quelque chose de curieux: par nécessité, parce que c'est inévitable, les aristocrates mettent en place les structures adaptées à la nouvelle manière de communiquer mais s'en servent selon les méthodes valables pour la manière actuelle, celle qui leur donne le pouvoir; il se trouve que ceux le plus à même de créer ces structures sont les démocrates ou leurs partisans, qu'ils créent des structures à leur image et enseingent au gens à les utiliser de la manière la plus efficace, qui est, disons, une manière tendanciellement démocratique.
Un effet secondaire de cette structuration est, disons, de réduire les coûts de communication, qui sont normalement un poste de dépense très important. De ce fait, les ressources sociales augmentent alors que les dépenses baissent, mais les aristocrates qui, du fait de leur position, sont les destinataires d'une part prépondérante de ces ressources, charge à eux de les redistribuer de la manière la plus efficaces possible, vont, comme l'on dit, «organiser la rareté», stocker ces ressources au lieu de les redistribuer. L'illusion, ça a ses limites, comme dit, le temps passant ça coûte toujours plus pour une efficacité toujours moindre. À quoi s'ajoute que, par nécessité, ceux qui font tourner la machine sont ceuq qui la structurent, donc des démocrates en majorité. On se trouve dans cette situation paradoxale où les aristocrates puisent toujours plus dans leurs ressources pour payer les démocrates afin qu'ils maintiennent l'illusion. Que dire? Quel intérêt aurait un démocrate de favoriser un aristocrate? Aucun. À un moment, l'illusion est inversée, elle est principalement à destination des aristocrates.
Pas besoin de poursuivre je crois. Sinon ceci, contrairement à votre invité je fais une différence entre complots et conspirations. Disons que pour des raisons historiques explicables, en anglais les deux mots, conspiracy et plot, sont devenus synonymes. Formellement, il n'y a pas vraiment de différences, c'est une question de visée: un complot a pour but de maintenir les structures anciennes, une conspiration a pour but de permettre au maximum de personnes de maîtriser les structures nouvelles. Vient un moment où s'opère ce qu'on peut appeler une conversion: un nombre suffisant de membres de la société a acquis la maîtrise du système de communication nouveau pour faire cesser l'illusion et rendre à tous les membres de la société leur liberté d'action, leur autonomie, libre à eux de savoir quoi en faire. Parfois ça se passe sans trop de heurts, parfois non. M'est avis que la prochaine conversion à venir devrait ne pas trop être heurtée, on verra bien.
Ah oui! Le titre de ce message, j'ai failli oublier. Personnellement je suis athée mais bon, chacun son truc, parler de Dieu ou des dieux ou de la Nature ou du Petit Lutin Vert pour désigner cet objet qu'on peut nommer la conscience universelle, ou un truc du genre, ça importe peu pour moi du moment qu'on puisse s'entendre sur le but commun. Les complots c'est comme Dieu en ce sens que ça n'existe pas, et pourtant ça existe. Ça réfère au Dieu des catholiques, celui qu'on voit sur les peintures pieuses: il n'a rien de chrétien, c'est une version modernisée du bon vieux Jupiter, avec tous ses attributs, notamment la grande barbe et le foudre. Les vrais chrétiens, catholiques ou autres, sont de bons juifs, donc plutôt défavorables aux images pieuses. De l'autre côté, si certains ont besoin de l'image de Grand-Papa Dieu pour adhérer, autant s'en servir... Les complots c'est comme Grand-Papa Dieu, si ça peut aider certains à comprendre les choses, autant s'en servir. J'ai une théorie, une vraie celle-là, aucune fin ne justifie quoi que ce soit mais tous les moyens sont bons. La «fin des temps» dont je parlais précédemment est une vue de l'esprit, toute fin est un commencement et comme c'est un commencement on ne peut pas en dire grand chose, par contre tous les moyens sont bons, ils sont bons en soi et bons pour aller vers ce moment de la conversion: si certains y arrivent par l'entremise de l'idée de Grand-Papa Dieu ou du Petit Lutin Vert, et bien, autant en passer par là; si certains doivent y parvenir en passant par l'idée de complot, autant s'en servir.
En guise de conclusion, une petite remarque, les deux mots qui désignent le moment de crise de la chrétienté en Europe sont assez justes, si on y réfléchit la Réforme était bien une réforme, la Contre-Réforme une contre-réforme, je veux dire: les «vrais catholiques» étaient les réformés, dont le but était la réforme de l'Églie catholique; la Contre-Réforme était donc «anti-catholique». L'analyse des réformateurs était juste, le catholicisme (et l'orthodoxie d'ailleurs, qui connut sa propre Réforme, l'Islam) n'est pas la «bonne religion», la religion juive en version chrétienne, elle a conservé beaucoup des éléments des religions antérieures, mais en partant du même principe que celui exposé ici, tous les moyens sont bons. En se privant de l'usage de certains moyens, les Réformés ont contribué à «déconvertir» beaucoup de gens, à les éloigner de la «bonne religion» parce que c'est ainsi, certains ne parviennent à comprendre le message que par l'entremise de symboles apparemment contradictoires au message. Bref, se garder de viser les fins, qui sont inatteignables, et y réfléchir à deux fois avant de décider de se priver de certains moyens...
Amicalement.
Olivier Hammam.
P.S. Je me suis relu en cours de rédaction et ai corrigé autant que possible les coquilles et les erreurs de syntaxe et de formulations mais bon, je sais comment c'est en général, donc mes excuses pour les scories qui m'auront échappé – qui à coup sûr m'ont échappé. Et désolé aussi pour la longueur de ce message, je suis un polygraphe pur et dur, j'adore errer dans mes écrits.
O.M.H.
Mes excuses encore pour les erreurs formelles, j'ai estimé honnête de ne pas modifier le message, de le présenter dans sa forme originale, tels qu'envoyé, donc plein de coquilles.
Outre que par politesse élémentaire je réponds toujours à mes correspondants, eussè-je reçu un tel message, j'aurais voulu en savoir plus sur son auteur. En la circonstance je n'ai même pas reçu un accusé de réception. Si je faisais profession d'emmener mes auditeurs sur les chemins de la philosophie, il me semble que j'aurais affaire ici à un philosophe, et assez intrigant. Sans vouloir médire, certains croient prendre des chemins mais semblent suivre des autoroutes, si le chemin n'est pas bien gros et bien balisé il est indiscernable. Bien sûr, cette remarque est injuste, j'admets que de mon humble et heureux désœuvrement fort peu philosophique j'ai tendance à juger sévèrement les personnes élevées qui œuvrent et peinent, mais je me corrige. Lentement... Mes autres messages vers ce genre de personnes n'étaient pas toujours aussi circonstanciés et développés, donc encore moins attractifs. C'est ainsi.
Cette page ne vise pas à vilipender mes correspondants, le fait qu'ils n'ont pas estimé opportun d'aller y voir de plus près en visitant ce site n'a rien pour m'étonner, il ne s'agit pas d'une récrimination mais d'une étude sur les rapports sociaux. Lesquels sont par nécessité subjectifs et somme toute assez prévisibles. Clairement, si je souhaite obtenir de mes correspondants qu'ils accèdent à un site dont le nom correspond à mon nom d'état-civil, il me faut acquérir de la notoriété par ailleurs. Certes ça ne changerait pas grand chose au principal problème dont ce que discuté plus haut est le signe, la croyance naïve que “les gens” considèrent leurs semblables de manière assez objective dans l'ensemble, alors que l'on considère toujours les choses et les êtres à partir de soi donc subjectivement, par contre ça devrait induire une brusque augmentation des visites. Dans le tas il y aura nécessairement des visites pertinentes, des personnes qui liront ces pages pour ce qu'elles sont et non pour ce à quoi elles se rattachent, une personne nommée Olivier Hammam.
Le problème pointé sera assez peu réduit en ce sens qu'en majorité les visiteurs iraient, si je devais par hasard acquérir de la notoriété, consulter l'image d'une personne notoire. Et ils l'y trouveraient même si elle ne s'y trouve pas. C'est lié à ce phénomène dont je parle dans d'autres pages, quand on cherche on trouve et en général, on trouve ce qu'on cherche. Or, ce que cherchent le plus souvent les gens est eux-mêmes. Ce en quoi je ne leur donne pas tort, je poursuis aussi une quête de ce genre, comme tout le monde.
J'en parle par ailleurs, j'ai reçu bien des courriels concernant mes écrits publiés sur Internet qui me parlent souvent de ce que je suis supposé y avoir écrit, et qui ne s'y trouve souvent pas. Parfois j'arrive à m'entendre avec mes correspondants pour dissiper l'erreur de lecture ou d'interprétation, le plus souvent non. C'est une question d'idéologie. Rares sont les humains qui ne lient pas leur représentation de la réalité, spécialement de la réalité sociale, au filtre d'une ou de plusieurs idéologies – je parle là des idéologies préformées, non de celles que chacun élabore pour soi-même. Du fait, ça déforme un peu les choses. Je me souviens notamment de deux courriels reçus à-peu-près en même temps à propos d'un même texte, l'un pour me féliciter de mon approche anticléricale des religions, l'autre pour me parler de ce texte “théologique” en voulant échanger avec moi sur une question secondaire évoquée dans cette page, quelque chose comme le nombre d'anges qui peuvent tenir sur une tête d'épingle. On peut tenter autant que possible de n'être pas équivoque, certes un texte est écrit par un auteur mais c'est le lecteur qui lui donne un sens. Pour exemple et dans un autre domaine, les films de fiction, je me rappelle d'une interview de Victor Lanoux qui, à propos du film Dupont-Lajoie où il joue le rôle d'un gros con raciste, rapportait s'être fait dire à plusieurs reprises par des spectateurs souriants, amènes et complices, « Ce que vous leur avez mis, à ces ratons ! ».
Une personne notoire ou notable n'est pas une personne mais un personnage. On moque assez régulièrement les personnes publiques qui parlent parfois d'elles à la troisième personne or, sauf peut-être quelques mégalomanes encore une fois, ça me semble logique, elles parlent du personnage, qui a un rapport limité avec leur être réel : quand Jean-Philippe Smet parle de Johnny Halliday, il parle de l'être mythique qu'il incarne dans ses prestations publiques, “l'idole des jeunes” – et des vieux maintenant –, non de lui-même ; quand Alain Delon parle d'Alain Delon à la troisième personne, possible qu'il soit mégalo, possible et assez probable qu'il sépare le personnage et la personne. Sans être notoire, du moins j'ai publié sur Internet et ces objets dont je suis l'auteur et le mainteneur ne sont pas moi, ne sont pas la personne privée Olivier Hammam, c'est une entité autonome qui a certes un rapport à moi car elle exprime une partie de ma représentation du monde, des choses, des êtres et de la société, mais elle n'en exprime pas le tout et surtout elle ne me représente pas en tant que personne, comme individu réel je fais beaucoup de choses, celles très quotidiennes qui me permettent de vivre, celles plus spécifiques, comme par exemple faire de la choucroute maison ou des citrons confits au sel, faire des gâteaux et autres pâtisseries, des compotes, des confitures, de la cuisine “gastronomique”, du jardinage, des promenades, de la musique (en amateur peu éclairé mais de bonne volonté...), je discute avec des connaissances ou avec des inconnus de tout, de rien et du reste, je suis aussi multiple que vous, ce site ne représente qu'une part secondaire et très limitée de cet être multiple, un personnage qu'on pourrait nommer “le Penseur de la Société” or, très honnêtement, je pense beaucoup plus à ma famille, à mes amis, à mes connaissances, à mes voisins, à ce que je vais manger ce soir, au factures à régler et à celles à faire honorer, à savoir si je dois aller arroser mes plantations ou escompter que la pluie qui semble devoir tomber le fasse, bref, à un tout petit segment de la société, celle qui me concerne directement, et de manière très triviale.
Toute personne publique est un personnage. Si par (mal)chance je devenais notoire, de fait je proposerai un personnage inclassable puisque précisément je ne me cantonne pas à un spectre limité en tant que rédacteur, se décrire comme un “penseur de la société” c'est ne pas dire grand chose et en dire beaucoup, bon, « je pense la société » mais j'en pense quoi ? Bien des choses et de bien des manières. Devenant une personne publique, si je suis invité à des émissions de médias audiovisuels j'y activerai au moins trois aspects, le débatteur assez ironique qui aime bien appuyer gentiment où ça fait mal s'il se confronte à des “faiseurs”, vous savez, ces imbéciles ou ces malhonnêtes qui se la jouent, les faux-gentils vrais salauds ou les faux-méchants vrais cons, puis le discoureur sérieux et un peu péremptoire qui assène des opinions tranchées, mais pour les modérer peu après, enfin le comédien qui alterne les rôles de clown blanc et d'auguste, assez adepte du nonsense et de l'humour noir. S'il doit être, le personnage “Olivier Hammam”, ne sera pas moi bien sûr, ne sera pas la personne réelle de ce nom, mais du moins ne sera pas un être à une seule face donc aisé à simplifier, à réduire. Le plus grand problème pour une personne publique est précisément de ne pas être simplifiée, de ne pas devenir une caricature. J'aime bien prendre le cas de Gérard Depardieu pour illustrer cela : pour des raisons qui le concernent, il a construit un personnage public caricatural qui est celui le plus visible, de ce fait la perception commune est celle d'un “gros con viveur et imprévisible”, un clown incontrôlable, ce que la finesse de son talent de comédien et d'acteur, et ses visibles talents d'homme d'affaires, invalident. Je ne connais pas Depardieu mais une chose est sûre, la personne réelle a très peu à voir avec le personnage public. En fait, jusqu'à il y a peu une personne publique avait beaucoup de difficultés à ne pas rester dans le personnage initialement perçu et même aujourd'hui ça n'est pas si simple, si par exemple un comédien est aussi un écrivain ou un plasticien ou un philosophe, il risque d'avoir du mal à paraître crédible dans ces autres activités, sauf à réduire ou arrêter son activité de comédien, par exemple Daniel Auteuil n'a jusqu'ici réussi qu'à moitié à se faire identifier dans les médias comme écrivain, si par contre le public l'a suivi, alors que Bernard Giraudeau y parvint mieux, mais parce qu'ayant pendant un temps laissé de côté son aspect comédien.
À la base les gens sont tous multiples, polymorphes ; devenant publics, presque tous sont “réduits”, simplifiés. Certains – beaucoup, en fait –, parviennent plus ou moins efficacement à apparaître plus divers mais souvent en réduisant leur niveau de notoriété, d'autres, comme Depardieu par exemple, outrent leur personnage le plus visible pour, d'une certaine manière, se donner plus de liberté dans leurs autres aspects, d'autres, comme Halliday ou Delon, soit qu'ils n'ont pas d'autres talents, soit qu'ils y renoncent, se limitent à ce personnage le plus visible, d'autres encore finissent par se lasser de la notoriété et de ses contraintes, et encore d'autres cas. Du moins, la notoriété a toujours comme conséquence de simplifier la personne, d'en faire un personnage. Exemple, un certain Yehoshua.
Si l'on considère aussi objectivement que possible ce qui se raconte sur ce Yehoshua, fils de Maryam et de Yosef, charpentier comme son père et paysan comme presque tout le monde, né vers -5 avant lui-même, à deux ou trois ans près, ce fut, un bref moment, ce qu'on peut nommer un “éveilleur” – mais c'est toujours le cas, les éveilleurs ne le sont pas longtemps, s'ils ne réussissent pas, alors s'ils ne cessent pas d'eux-mêmes on les fait cesser, par tout moyen. Donc, un éveilleur, ou un agitateur, ou un révolutionnaire, disons, un gars qui veut faire bouger la société, qu'il considère être endormie ou immobile ou sens dessus-dessous. Enfin, je suppose, il fut peut-être plutôt une sorte de margoulin, un illusionniste qui connaissait quelques trucs pour faire prendre des vessies pour des lanternes, de l'eau pour du vin, des choses marrantes genre, « Vous avez vu ? Je marche sur l'eau ! », qui avait du bagout et de l'abattage et qui savait mettre les gens dans sa poche. Mais qui tira un peu trop sur ses ficelles, devenues des cordes, donc bien visibles. Ou une sorte d'idéaliste convaincant car convaincu mais quand on croit vivre dans le Ciel des Idées, arrive toujours ce moment brutal où l'on retombe sur Terre. Le plus probable me semble qu'il fut un éveilleur.
On connaît son histoire. Certes les détails sont douteux mais le parcours vraisemblable. Pour faire bref, alentour de la trentaine, il “s'éveille” lui-même. Enfin, manière de dire. Il y faut un peu de contexte, Yehoshua n'est pas un cas isolé, depuis quelques décennies une sorte de conspiration s'est mise en place dont le but est quelque chose comme inciter chaque humain à prendre son destin en mains. Dans son coin c'est une sorte de processus permanent, plus ou moins régulièrement, en gros tous les cinquante ou soixante ans, les comptes sont soldés, chacun honore ses dettes et quand on arrive au bout du processus, il se révèle que, et bien, il n'y a ni riches ni pauvres, ni possédants ni possédés, que chacun est l'égal de chacun, et ça repart pour un tour de cinquante à soixante ans. Sinon qu'on est dans un contexte, je ne dirai pas inhabituel mais du moins, qui arrive de loin en loin, genre tous les 250 à 300 ans, des gens venus de (plus ou moins) loin se sont installés dans la région, et se sont entendus avec des locaux pour capter les ressources sociales à leur profit et celui de leurs, disons, collaborateurs, au détriment des autres membres de la société. Il devient alors difficile de solder les comptes car on ne sait plus trop quoi est à qui, comme dirait l'autre, ce qui est à César et ce qui est à Dieu. Il fallut donc élaborer de nouvelles méthodes pour réaliser cette opération. La “méthode Yehoshua” est l'une d'elles. Je dis “méthode Yehoshua” mais il n'en est pas l'auteur, juste le réalisateur – l'un des réalisateurs plutôt.
Quelle que soit la méthode effective, le procédé général est toujours le même dans des cas de ce genre, un certain nombre de membres de la société sont “secrètement déconditionnés”, une description qui n'a pas trop de sens vu qu'une personne déconditionnée ne peut pas l'être secrètement, soit elle est conditionnée et a un comportement social normal, soit non (ou du moins, pas en conformité à la norme sociale) et a donc un comportement inadapté, asocial ou antisocial. Le contexte est le suivant : deux groupes s'opposent, les partisans de la liberté et les partisans de la contrainte. On est dans le cas où le groupe qui domine est celui de la contrainte, lequel surveille le niveau de liberté des individus et “sort de la société” ceux qui dépassent un certain niveau en les exilant, en les mettant à mort ou en les intégrant dans leur groupe. Les partisans de la liberté doivent donc trouver moyen de disperser dans la société des personnes qui donneront l'apparence d'être conditionnées selon les méthodes contraignantes sans pourtant l'être, et qui le cas échéant vont “se réveiller”, se montrer pour ce qu'elles sont, des personnes libres. Ils tirent parti d'une, et bien, d'une contrainte : les contraignants doivent disposer d'un certain nombre de membres libres dans la société et concéder un niveau minimal de liberté à tous. Il y a un accord tacite entre partisans de la liberté et de la contrainte, les premiers ne doivent pas dépasser une certaine proportion de l'ensemble des membres de la société, les seconds les laissant libres d'agir tant qu'ils restent dans les limites. Il peut être intéressant de savoir précisément comment cela se fait. Toujours est-il, les membres libres de la société inventent des méthodes pour faire que le niveau moyen réel de liberté de chaque membre de la société soit plus élevé qu'il ne semble, et qu'un certain nombre d'individus donnent toutes les apparences d'être contraints alors qu'ils sont libres. Les contraignants savent que cela a lieu mais croient toujours avoir trouvé des méthodes pour détecter ces faux contraints ou pour anticiper le moment où ils seront déconditionnés. Mais ça rate toujours.
C'est une question, disons, de mentalité : les partisans de la contrainte se méfient de tous les membres de la société, y compris de leur groupe, et mettent en place des protections qui limitent la liberté de tous, y compris eux-mêmes. Avec le temps, sans qu'ils en aient conscience ils font monter l'auto-contrainte à un tel niveau qu'ils réduisent leur capacité de détection du niveau réel de liberté. À quoi s'ajoute qu'ils en viennent, volontairement ou involontairement, à intégrer des partisans de la liberté dans leur groupe. Ceux inclus volontairement le sont car seuls à même de maîtriser pleinement les méthodes de contrainte les plus efficaces, les autres, et bien, les autres sont un risque à courir mais, le temps passant, le risque augmente plus qu'ils ne le croient. On se trouve dans cette configuration où le niveau réel de liberté est très au-dessus de celui apparent et où les instruments de contrainte les plus efficaces sont conçus et contrôlés par les partisans de la liberté. Pour une raison que j'ignore mais que je crois deviner, les partisans de la contrainte, qui connaissent pourtant le processus, ne voient jamais arriver le moment où la contrainte est essentiellement un leurre, sauf pour l'auto-contrainte. Pour une raison que j'ignore tout autant mais que je crois aussi deviner, les contraignants savent que, passé un certain niveau de liberté, les faux contraints vont se déconditionner et déconditionner par capillarité d'autres membres de la société. En tout cas, je sais du moins pourquoi ils n'anticipent jamais le moment où ça arrive, c'est qu'ils croient que la manière de déconditionner les faux contraints est similaire à leur manière de déconditionner les faux libres (il y a bien sûr de faux libres). La contrainte induit le contrôle, la liberté induit, et bien, la liberté : le déconditionnement des faux libres est en réalité un conditionnement de second niveau et requiert l'émission d'un signal dirigé vers le membre à déconditionner, celui des faux contraints est indexé à un sentiment, celui du niveau réel de liberté, et en outre il est progressif, alors que celui des faux libres est immédiat.
Pour prendre un exemple concret, celui de la situation actuelle, qu'on nommera “la Guerre contre le Terrorisme”. Pour une large part des membres des sociétés actuelles il est évident que cette supposée guerre est un simulacre, non qu'il n'y ait du terrorisme ni qu'il n'ait un effet réel, et mortel, sur les membres de la société, mais comme on ne peut pas lutter contre lui par la guerre, les “solutions” de type guerre ont l'effet inverse à celui prétendument recherché et au lieu de réduire le risque l'augmente. Sans dire que les partisans de la contrainte sont directement impliqués dans la constitution de groupes de terroristes actifs (même si ça peut arriver localement), du moins ils savent pertinemment que l'organisation générale d'une société contrainte induit leur existence. La forme change mais le principe est toujours le même, l'existence de “groupes menaçants” est la justification de la contrainte. En temps normal, c'est-à-dire quand le niveau moyen de liberté est bas, ces groupes sont “à l'extérieur” ; plus ce niveau augmente, plus la “menace intérieure” est forte, ce qui a une conséquence évidente : un “terroriste” n'a pas de cible privilégiée et menace autant les partisans de la contrainte que de la liberté. Tant que la menace est surtout extérieure ça n'est pas très grave, quand elle devient plus régulièrement intérieure, ça pose un gros problème aux partisans de la contrainte. Ils vont alors installer des instruments de contrôle social censés permettre la détection des terroristes en puissance. Ça ne peut pas vraiment marcher car par nécessité un faux libre ne doit pas être détectable, donc ne l'est pas.
Je suis comme vous, je vis dans une société paradoxale où une majorité se dit partisane de la liberté et opposée à la contrainte et où une majorité accepte sans trop protester les lois et les institutions qui augmentent les contraintes et réduisent les libertés. Fatalement, vient le moment où l'on doit résoudre la contradiction. Comme dit plus haut, ceux qui sont le mieux à même de concevoir des instruments de contrôle social sont les partisans de la liberté. Pour revenir au concret, la structure générale actuelle qui assure le contrôle social est ce vaste système mondial de télécommunication qu'on appelle conventionnellement Internet. Or, si les financements sont venus des États et particulièrement du budget dévolu à l'institution de contrôle social par excellence, l'armée, les concepteurs et réalisateurs de ce système sont avant tout des libertaires plutôt antimilitaristes agissant dans le cadre de l'institution la plus réticente au contrôle social, l'Université. La logique indique donc que quoi que puisse en croire le commanditaire, ce système est favorable aux partisans de la liberté. De fait, les supposés systèmes de détection des terroristes détectent autre chose. Ils détectent et si possible inactivent leurs commanditaires, leurs “chefs”, lesquels sont en relation avec le groupe des partisans de la contrainte. Pour le redire, il ne faut pas imaginer un complot international qui relie directement contraignants et terroristes, c'est structurel, les relations sont indirectes et automatiques. De même pour les partisans de la liberté, ils ne mènent pas une action coordonnée, d'ailleurs ça irait contre leurs principes.
J'explore la question par ailleurs, même si on peut faire remonter la chose bien avant, du moins l'humanité forme une seule société de manière informelle depuis 1870 environ, formelle depuis 1945 et la création de l'ONU, réelle depuis 1965 environ, quand tous les éléments du système de télécommunication mondial sont en place, effective depuis 1995 environ, avec du côté de la structure la finalisation du système Internet, et du côté des moyens la diffusion très rapide des téléphones portables. Il est intéressant de noter que la décennie 1995-2000 est aussi celle où les divers systèmes d'exploitation, jusque-là assez divergents, se sont mis à converger rapidement : en 1994, l'affichage d'un écran permettait tout de suite de savoir si c'était un ordinateur de type PC, un MacIntosh, une machine Unix, une station de travail, un terminal IBM, ou HP, ou Siemens, etc. En 1998 il devenait difficile de distinguer les divers ordinateurs personnels, en 2005 toutes les machines étaient indifférenciables dans leur aspect comme dans leur fonctionnement. Dix ans plus tard, on ne pouvait plus vraiment distinguer un ordinateur et un téléphone portable. En fait, ce supposé téléphone ne l'est plus que très secondairement, c'est un ordinateur polyvalent à fonctions intégrées de lecteur MP3, d'appareil photo, de caméra, d'enregistreur de sons, de radio, et désormais même un ordinateur peut servir de téléphone – et de “visiophone”.
Les partisans de la contrainte sont des gens impatients qui ont besoin, comme ils disent, de “contrôler” et de “maîtriser”. Je n'ai jamais trop compris ce que ça signifiait, bon, c'est leur truc, s'ils y croient grand bien leur fasse. Non que je ne comprenne le principe, par contre je n'ai jamais compris comment ils comptent réaliser ce principe. Je vois comment ils essaient de le faire mais ça n'est pas d'une grande efficacité. Pour exemple, cette histoire de “détecter les terroristes” et son complémentaire, la détection des faux contraints. Si on peut réellement détecter les faux libres et les faux contraints avant qu'ils soient activés, quelle pourrait être leur efficacité ? De ce fait, il existe des systèmes qui permettent à la fois de les activer rapidement et de ne pas savoir qui ils sont. Celui des partisans de la contrainte est globalement du type « centralisme démocratique » qui, comme sont nom l'indique, n'est ni centralisé ni démocratique. C'est plus ou moins ce que l'on nomme parfois une “société secrète” qui, bien évidemment, n'est pas vraiment une société et pas vraiment secrète : on forme une structure hiérarchique composée de “cellules”. Chaque cellule est en contact avec une à quatre autres cellules, pour celles de base, avec une seule cellule de niveau supérieur et une ou deux cellules de même niveau, idem pour celles du sommet sinon quelle est en relation avec une seule cellule de niveau inférieur. Un membre d'une cellule est en contact avec au plus un membre d'une autre cellule. En théorie c'est une manière très efficace, à la fois pour activer l'organisation et pour la protéger. En pratique ça ne peut être efficace que quand c'est mis en place par des partisans de la liberté, par exemple en cas de guerre civile. Le problème intrinsèque à la contrainte est la défiance qui fait que les membres dirigeants ne peuvent pas réellement respecter la structure et mettent eux-mêmes en place des mesures de contrôle des cellules, qui ne sont plus fermées comme le requiert le système. Ça a deux conséquences : il y a moyen de récupérer des listes de personnes en charge des liaisons et moyen d'activer une cellule ou un de ses membres même sans connaître sa fonction et sa localisation, en envoyant le bon signal à la bonne personne au bon endroit ou au bon moment. Sans garantie que ça marche toujours bien, le centralisme démocratique fonctionne mieux avec des partisans de la liberté parce que ce qui les unit est la confiance, de ce fait ils respectent le principe de fermeture entre cellules. Ça ne garantit pas des infiltrations mais du moins, rares seront les réseaux entièrement démantelés puisqu'assez vite les agents de liaison constateront que leurs correspondants n'opèrent pas selon les règles ou n'opèrent pas du tout, et rompront les contacts.
Tout ça est très virtuel, comme dit ces histoires de “contrôle” et de “maîtrise” n'ont guère de sens : en théorie, et souvent en pratique, ceux des membres de l'organisation qui n'ont pas de fonction de direction sont des agents des partisans de la contrainte, disons, ils sont sincères mais aveugles, ils ont la conviction qu'existent des choses qu'ils nomment “le mal” et “le bien” et qu'ils œuvrent pour “le bien”. Les agents de la contrainte adhèrent à des concepts aberrants comme « la fin justifie les moyens » ou « d'un mal peut naître un plus grand bien » ou « lutter par le mal contre le mal ». Ouais... Il y a bien sûr un problème, celui de la discordance cognitive : quand on croit sincèrement agir pour “le bien” et que l'on constate que ce que l'on fait ou cautionne tend plutôt à augmenter “le mal” qu'à le réduire, ça désoriente. ces agents ne représentent cependant pas un réel danger, disons, en temps ordinaire ils peuvent se révéler un réel danger pour chaque membre de la société et pour certains groupes car ils peuvent aller assez loin dans l'administration de la douleur, jusqu'à la torture, jusqu'au viol, jusqu'à la mort, mais ils le font « pour de bonnes raisons », avec la conviction réelle de défendre la société. Le vrai danger est l'individu réversible, le “bon” qui devient “mauvais” ou le “mauvais” qui devient “bon”. Qu'ont en commun les terroristes ? Avant de devenir actifs ils sont “autre chose que ce qu'il deviennent”, un “gentil” ou un “méchant”, un criminel ou un délinquant, un pacifiste ou un moraliste. Il n'y a pas de profil type de terroriste sinon cela qu'une “conversion au terrorisme” est soudaine ou rapide et souvent imprévisible même pour ses intimes, même pour le converti. Enfin, quel que soit le cas il y a une question d'“incompréhension”.
Vous aurez entendu comme moi que plus d'un “terroriste” n'arrive pas à expliquer son geste et n'arrive même pas à le comprendre, qu'il dit avec une conviction qui ne semble pas feinte, et qui le plus souvent ne l'est pas, qu'il n'arrive pas à comprendre pourquoi il a “sombré dans le terrorisme”. Ceux qui sont dans ce cas s'activent sans préméditation, « un coup de folie » comme on dit. Le type ordinaire qui fonce dans la foule avec son camion, sa voiture, qui sort une arme et se met à menacer, tuer ou blesser tous ceux qu'il croise ou certains groupes (policiers, militaires, ou parmi ceux qu'il croise des cibles choisies sur critère d'âge, de sexe, d'apparence...). Le type plutôt moral qui a “rejoint le djihad” pour “faire le bien”, souvent avec l'idée de faire quelque chose de l'ordre de l'humanitaire. Je dis “le type”, ça peut aussi être “la nana” mais vous l'aurez observé comme moi, ce sont plus souvent des hommes que des femmes. Il y a enfin deux autres formes d'incompréhension, la personne qui ne comprend pas ce qu'elle voit et celle qui ne comprend pas ce qu'elle prétend défendre, celle qui prétend agir « au nom de la religion » ou ses variantes, au nom de Dieu, du prophète, de la Vérité, sans avoir la moindre notion de la religion. Celles-là se recrutent principalement parmi les délinquants et criminels. Il s'agit ici, peut-on dire, de la convergence entre deux intérêts, celle de “prédicateurs” qui savent pourquoi et pour qui ils agissent, et celle de personnes antisociales, qui comme on dit “ont une dette à régler avec la société”. Vous l'aurez remarqué ou non, une chose assez typique avec les attentats prémédités et commis de sang-froid, tels ceux commis au début et à la fin de l'année 2015 en France, est que parmi les membres de la “cellule” il y systématiquement un des membres qui ne meurt pas dans l'action, elle n'y participe pas du tout et souvent, disparaît pour réapparaître loin de là, ou par un curieux hasard, se trouve en incapacité d'agir au moment de la phase active. Celui-à est probablement un “prédicateur”, les autres des “convertis”.
La personne qui ne comprend pas ce qu'elle voit est une sorte de schizophrène et le plus souvent, une réelle convertie. Les précédents se vivaient fantasmatiquement comme “des étrangers d'origine musulmane” ou un truc de ce genre, leur supposée conversion est de leur point de vue un “retour à la Vraie Religion”, de laquelle ils ne savent cependant rien – vous l'aurez là aussi noté j'espère, tous les terroristes actifs de 2015 étaient Français ou belges pour les attentats en Belgique, et pas franchement très fidèles, des croyants de pure forme, les rares non Européens de ces groupes étant souvent ceux qui n'ont pas directement participé aux attentats. Les réels convertis sont ceux qui, avant leur “entrée en religion” sont athées ou adeptes d'une autre religion, ou vaguement et imprécisément croyants. Ceux-là apprennent – ou croient apprendre – les préceptes de leur nouvelle religion, sont scrupuleux sur les règles et les dogmes, des “fidèles”. Où ils font preuve d'incompréhension, on peut tenter de leur montrer que leur interprétation de cette religion a peu à voir avec celle du croyant ordinaire, ça ne les convainc jamais. Disons, ils sont “dans la Vérité”, les autres croyants, soient-ils une écrasante majorité, sont “dans l'Erreur”. Si certains, assez rares, deviennent actifs dans leur propre société, le plus souvent ils “rejoignent le djihad”, ils se rendent sur un territoire censé être gouverné par “les Vrais Croyants” – dans les années 1965 à 1980, en gros, “les Vrais Révolutionnaires”. Et une fois sur place, ils voient autre chose que la majorité : ils voient des Vrais Croyants qui font le Bien ou qui, faisant apparemment le mal, agissent pour le Bien.
Les choses se structurent ainsi : les partisans de la contrainte ont nécessité, pour que les membres de la société y consentent, à susciter un ennemi. Pour cela, ils vont, selon les circonstances, mener ou financer une guerre directe contre un État censé être ennemi, ou générer une situation qui suscitera un mouvement “révolutionnaire” ou “indépendantiste”, ou financer, former et armer une “contre-révolution”. Exemple, la guerre Iran-Irak, exemple, les deux “guerres du Golfe”, exemple, la Guerre d'Algérie, exemple, les premiers djihadistes, en Afghanistan et au Pakistan, qui à l'origine furent soutenus et aidés par “le Monde Libre”, avant d'en devenir les pires ennemis. Ont peut à chaque fois observer deux moments, celui où les partisans de la contrainte “contrôlent et maîtrisent” et celui où “la créature échappe à son créateur et se retourne contre lui”. Ce schéma est universel, à la fin des années 1960 et au cours des années 1970 on voit une chose similaire, mais à cette époque la “foi” est athée et “gauchiste”, dans la phase précédente c'étaient les divers “totalitarismes”, spécialement les mouvements de type fasciste. À un niveau, tout cela n'est qu'un jeu, un simulacre, sinon que dans la phase “la créature qui échappe à son créateur” c'est un jeu mortel, voir le cas de l'Allemagne nazie qui était en bonne voie pour réaliser son projet qui in fine était l'élimination physique de la majorité ou la totalité des Européens – ils ont tout de même contribué directement ou indirectement à la mort d'environ 50 millions d'Européens, dont 11 millions d'Allemands dont 8,5 millions de “non juifs” – pour le dire, leur « solution finale » a tué bien plus de “victimes collatérales” que de membres des groupes visés.
La cause profonde de cela est que les partisans de la contrainte sont des “usurpateurs”, des personnes occupant indûment une position sociale éminente, qui sont des sortes de parasites ou de prédateurs. Dans nombre des pages où je traite de cela je les nomme les “oligarques” et les “aristocrates”. Ils ne se partagent pas les rôles, sinon symboliquement (les “oligarques” son formellement des prédateurs, les “aristocrates” des parasite), ces deux groupes sont perméables et s'organisent chacun en deux groupes, les “prédateurs” dirigent, les “parasites” en sont les auxiliaires et “vivent sur la bête”, captent une part importante des ressources sociales pour eux-mêmes et leurs dirigeants. Je l'expose par ailleurs, avec une description plus nettement parabolique ou métaphorique, toute société se structure comme ceci :
- “au sommet” un groupe restreint, “la tête”, “les chefs”, censément assez passif et dont la fonction est de coordonner les actions de la société et de répartir ses ressources ;
- “vers le haut” un groupe assez restreint mais plus nombreux, “le système nerveux” et les organes de sens spécialisés, qui s'occupe de la communication et en partie de l'information, de manière à connaître 'état de la société et de son environnement proche et lointain ;
- “au milieu” plusieurs groupes, disons, d'exécution, les “producteurs”, les “servants” et les “forces de sécurité” ;
- “en bas” les “inventeurs” et les “créateurs”, scientifiques, ingénieurs, intellectuels, artistes, littérateurs.
Le groupe “en bas” est censément non productif, sa fonction est triple, conserver la mémoire du passé, comprendre le présent et préparer l'avenir. Le temps passant, son utilité sociale est moins discernable et il est perceptivement vu comme inutile et captant des ressources sociales sans réelle nécessité. Les groupes “au sommet” et “vers le haut” ont un statut hybride, un “mal nécessaire” dont les membres sont individuellement dépréciés ou méprisés mais leurs groupes sont, sinon appréciés du moins jugés vitaux, nécessaires. Les groupes “au milieu” sont symboliquement “le corps social”. En une situation initiale, “la naissance de la société”, ces groupes sont informels, n'importe quels membres du corps est en situation de remplir les fonctions “en haut” et “en bas” et les trois fonctions centrales, pour partie sont accomplies indifféremment par tous, pour partie accomplies par roulement par des groupes “mobilisés” pendant une période fixée par avance. Le temps passant, la société se complexifie et les positions tendent à se figer. Le principal problème se situe du côté des groupes “au sommet” et “vers le haut” : factuellement leurs activités sont “sans qualité”, réalisables par n'importe qui, par contre ils sont les dépositaires, censément transitoires, d'une bonne part des ressources sociales. Ils se passe cette chose simple : le groupe “au sommet” et une partie du groupe “vers le haut” s'accaparent les positions en faveur des membres de leurs familles, le reste du groupe “vers le haut” est recruté sur titres et sur concours, une manière de s'assurer que ces membres sont formés selon des méthodes confortant la pérennité de cette organisation sociale. Ce que décrit plus haut intervient principalement quand cette organisation devient “antisociale”, la captation des ressources sociales par les groupes de parasites et prédateurs empêchant le fonctionnement normal de la société, le seul moyen de justifier l'injustifiable est de donner le sentiment que la fin de l'organisation actuelle aurait une conséquence pire que sa préservation. Voilà le tableau, qui me semble assez réaliste. Revenons à Yehoshua ben Maryam ben Yosef, pour simplifier, Jésus.
Comme le dit l'article de Wikipédia, Yehoshua est un prénom banal à cette époque en ce lieu, la Galilée. C'est plus ou moins l'équivalent de François, la forme ancienne pour le nom “Français”, en France, en son cas ils se nomme “le Judéen” en Judée, autant dire n'importe qui, tout le monde ou personne, “un gars”. Possible qu'il se soit réellement nommé Yehoshua, possible que ce soit juste un “nom de scène”, peu importe, ce qui importe est de comprendre l'intérêt d'un tel nom, qui signale la personne en tant que “n'importe qui”. Quand on veut précisément diffuser un message qui consiste en gros à dire « je suis n'importe qui », fils de Dieu, fils de l'homme, fils de Maryam et fils de Joseph (deux noms aussi quelconques que Yehoshua1), fils de tout le monde, personne et n'importe qui, Yehoshua est le nom parfait. Le reste en découle, son parcours consiste à illustrer par l'exemple que “n'importe qui” est capable de faire et dire “n'importe quoi”, et “tout”, et “rien”, pour mieux dire, n'importe qui peut faire et dire n'importe quoi, tout le monde peut tout faire, personne ne peut rien faire ou peut ne rien faire. La question étant alors, toi qui est n'importe qui et capable de tout, pourquoi prétends-tu ne pouvoir rien faire ni dire ? Depuis le message s'est un peu perdu, le fils de n'importe qui a été transformé en divinité, nombre de supposés fidèles sont des infidèles remettant à Dieu ce qui leur appartient et disant qu'ils ne sont rien et ne peuvent rien ou retirent à leurs semblables ce qui leur appartient et disent qu'ils sont tout et peuvent tout. Il serait temps de se souvenir que chacun est n'importe qui et que tous peuvent n'importe quoi.
J'ai parlé de ma difficulté de persuader, puis de la difficulté des personnes notoires à persuader qu'elles ne sont pas le personnage que l'on fait d'elles, reste l'autre difficulté à persuader : que le vrai est le faux et le faux le vrai, que le réel est l'imaginaire et l'imaginaire le réel. Est vrai dans le terrorisme sa réalisation en actes, les attentats, les viols, les tortures, les massacres, y est faux à la fois le concept même et l'impossibilité à le réduire. Il n'y a pas d'objet déterminé “le terrorisme”, on regroupe sous cette étiquette des actions sans rapports entre elles et réalisées par des groupes aux intérêts divergents ou contradictoires, et on y intègre des actions et projets n'ayant pas le moindre rapport avec le terrorisme réel, pour exemple récent, une chose est certaine, le Qatar n'a aucun rapport avec “le terrorisme”, quoi qu'il soit, notamment par le biais de son groupe médiatique Al Jazeera Media Network, l'un des rares groupes de médias de la région à permettre à toutes les opinions de s'exprimer, sauf celles des organisations terroristes, dont ils rendent compte des actions mais qui n'ont pas l'opportunité d'y diffuser librement leur propagande. Doit-on classer les principales chaînes de télévision françaises parmi les soutiens de “l'extrémisme” parce qu'elles permettent aux partis légaux “Front national” et “France insoumise” de s'y exprimer, ou doit-on les féliciter de permettre l'expression de toutes les opinions qui ne tombent pas sous le coup de la loi ?
Le terrorisme est réductible. Certes, non sans difficultés ni sans risques mais du moins plus vite et mieux qu'avec les méthodes actuelles. Ce qu'on désigne “guerre contre le terrorisme” est, sauf en quelques cas, une guerre contre la société. Comme on a regrettablement pu le constater depuis janvier 2015, la mobilisation de moyens censés lutter contre le terrorisme par les techniques de la guerre et la réduction progressive des libertés publiques n'a en rien réduit le nombre des attentats, tant ceux planifiés que ceux réalisés. Le seul et plus inquiétant résultat est que les actes terroristes sont de plus en plus imprévisibles, ce qui réduit d'autant l'intérêt d'un contrôle social accru. Les policiers et militaires ne sont plus des agents de sécurité mais désormais des cibles privilégiées, on en arrive à cette situation aberrante où, toujours plus, des forces de sécurité ne protègent plus la population générale mais sont mobilisés pour protéger... les forces de sécurité. Sans même considérer quelle pourrait être la bonne manière de réduire le terrorisme, une chose est certaine, les méthodes actuelles mobilisent chaque jour plus de ressources pour une efficacité chaque jour moindre, donc ce ne sont pas les bonnes méthodes.
J'ai mon idée sur ce que seraient de bonnes méthodes pour réduire le terrorisme mais de ça il nous faudrait discuter de vive voix, mes propositions ne seraient pas crédibles, exposées par écrit, c'est une affaire entre vous et moi et non entre moi et cette page Internet, ni entre cette page Internet et vous.
Sinon, je me demande si jesus.christ.roi.free.fr serait plus persuasif que olivierhammam.fr et le cas échéant, pourquoi la représentation serait plus persuasive que la réalité.