Vers 1998 ou 1999 j'avais écrit un texte de ce titre, ou à-peu-près. Depuis j'y suis revenu incidemment, à l'occasion d'autres réflexions, notamment, il y a une dizaine d'années, pour ajouter à mon idée l'élément nouveau des écrans souples ou flexibles à coque en silicone. Depuis, ces écrans se sont perfectionnés au point qu'ils rivalisent en qualité avec les écrans plats les plus perfectionnés. Or, pour une raison que je n'ignore pas (je souligne afin que vous ne fassiez pas l'erreur de lire « pour une raison que j'ignore », ladite raison est très évidente) lesdits écrans ne se sont guère diffusés, sinon un peu leurs versions de très grand format, pour la raison simple qu'il est beaucoup plus facile de faire de tels formats en souple qu'en rigide, donc le rapport prix/bénéfice est éminemment profitable pour le vendeur, l'intermédiaire et l'acheteur. La raison que je n'ignore pas est donc évidente : cet énorme appareil industriel et commercial dont la pérennité repose sur le maintien des processus actuels. Pour prendre un autre exemple, moins prégnant car reposant sur une industrie somme toute assez limitée, celle de de la musique enregistrée, le CD-audio aurait pu s'imposer bien avant le moment de son décollage, vers 1984, la raison du retard est strictement liée à l'inertie du secteur, qui s'appuie sur le disque vinyle et les mini-cassettes, et les appareils de lecture de ces formes. La raison de son décollage est secondaire, la diffusion du CD informatique, qui crée un marché suffisant pour que la bascule des processus industriels des entreprises musicales devienne avantageuse. Pour l'écran souple on a la même chose, en gros, avec une appareil de production d'écrans plats rigides qui s'est récemment développée et a mis un temps assez long à faire disparaître le modèle précédent, l'écran à tube cathodique. Pour l'heure, cette industrie n'a pas amorti ses investissements, donc elle ne peut envisager sans problèmes de basculer rapidement vers l'écran souple qui, contrairement à la précédente bascule, requiert en outre un changement fondamental des processus et non une simple adaptation des processus précédents.
L'ordinateur de poche, le vrai, et non cette version pauvre des téléphones portables et des tablettes numériques, est donc envisageable au moins depuis 1998. La question à réponse simple, celle déjà donnée, est donc, pourquoi ça n'existe pas encore ? Et bien, parce que tout un tas de parasites vivent sur le dos de la société en organisant la rareté.