Le principe général de l'évolutionnisme “darwinien” est que celle-ci procède à la fois par accumulation et par différenciation. Darwinien entre guillemets en ce sens que Darwin ne vient pas de rien, il a synthétisé et exploré jusqu'au bout les hypothèses évolutionnistes et par son travail a validé cette conception qui vaut pour tout évolutionnisme, qui est que les espèces ne furent pas créées une fois pour toutes et sont telles qu'elles sont depuis la nuit des temps et pour les siècles des siècles, mais qu'il y a une succession des espèces, que telle qui vit aujourd'hui n'a pas été ce qu'elle est dès l'origine du monde ou dès le jour de sa création, qu'elle est issue d'une espèce elle-même issue d'une espèce elle-même... Et ainsi de suite, jusqu'à l'espèce originale dont toutes les autres héritent.

Certes, cette version de “l'ancêtre commun universel” est une construction, il se peut que ç'ait été ainsi mais il semble plus probable que soient apparus plusieurs ancêtres originaux, par contre seuls ceux ayant une compatibilité même partielle entre eux ont pu poursuivre leur chemin, car la seule manière de survivre dans cet univers très rétif à la continuation de la vie est non pas la lutte des uns contre les autres mais la lutte de tous contre l'ennemi commun, la mort. Que des individus tuent d'autres individus pour assurer leur survie est dans l'ordre des choses, de même est dans l'ordre des choses que des espèces remplacent d'autres espèces pour la survie de leur propre espèce, par contre si l'on tue pour tuer et si l'on élimine pour éliminer, c'est aussi dans l'ordre des choses mais ça se fait contre l'intérêt général de la vie, contre son intérêt propre, la seule manière de se préserver comme individu ou comme espèce est de contribuer à maintenir ou à augmenter la “quantité de vie”, le nombre et la diversité des individus.

Réglons la question de “l'ancêtre commun universel” : une hypothèse inutile puisque dès le moment où il se “reproduit”, il ne crée pas un autre lui-même mais un autre, donc qui n'est pas lui-même, dès lors on a deux “espèces”, si chacun produit à son tour un rejeton, on aura quatre individus différents, certes peu différents mais c'est de ce peu de différence que découlera ultérieurement l'immense diversité du vivant, les virus, les bactéries, les eucaryotes, les colonies, les symbiotes, les organismes, les invertébrés, les vertébrés... Par nécessité, aucun individu n'est la réplique exacte d'un autre. Il faut s'entendre, non pas par nécessité d'ordre téléologique, “il faut que”, mais par nécessité rétrospective : le constat de la diversité actuelle prouve la diversité initiale. Cela posé, et bien, les preuves expérimentales montrent que toute duplication d'un individu est imparfaite, qu'il y a toujours “des erreurs dans la copie”. Toujours.

Tous les mêmes, tous différents.

Sauf si j'ignore quelque chose de récent ou d'inédit (de non publié), tout être vivant de la Terre a ce qu'on appelle un noyau, une assez longue molécule stockée de diverse manières mais du moins tassée, enroulée, repliée, qui lors de la division d'un individu se déplie sous la forme d'un long filament qui se duplique avant que cet individu se divise, chaque duplication résidant alors dans un des deux nouveaux individus. Ces noyaux se composent de deux types de molécules élémentaires, les acides ribonucléiques (ou ARN) et désoxyribonucléiques (ou ADN), deux molécules, et bien, deux molécules assez complexes, pour les détails je vous renvoie aux articles de Wikipédia mis en lien, en tout cas deux molécules formellement assez similaires et fonctionnellement parfois similaires, ça dépend des contextes. En tous les cas,