O n le sait je crois, les médias n'ont guère l'habitude, pour la majeure partie d'entre eux, de revenir sur certains événements qu'à un certain moment ils ont mis en exergue de manière particulièrement forte, en décrétant le plus souvent que, désormais, «plus rien ne sera comme avant». Plus rien comme avant, donc, après Le Tsunami (ici, la double majuscule est de rigueur…). À l'époque j'ai envoyé ce message à la rédaction de ma radio préférée, France Culture (en fait, la seule que j'écoute chez moi, sauf extrêmement rares occasions), sur ce sujet. Voici:
Hélas, je n'ai pas reçu de réponse semble-t-il. C'est dommage, et étrange, selon moi. Je comprends mal ce qui motive les réponses à mes courriers: parfois j'envoie une chose que je juge anecdotique et ne méritant pas, crois-je, de réponse, et j'en reçois une; d'autres fois une question que je juge importante n'en reçoit pas. Quels critères président à ces choix, je l'ignore, et probablement à jamais. Donc, le tsunami médiatique, fin 2004-début 2005, vaguement relié à celui réel du 26
décembre 2004. On eut droit à l'appareil unanimiste habituel en ces circonstances, cela
jusqu'au «tsunamithon», jusqu'à la mise au ban des médiateurs (ou plutôt, DU médiateur,
car il n'y en eut guère qu'un parmi ceux notables) semblant ne pas se ranger à
l'unanimisme ambiant, jusqu'au haro général sur les rares organisations humanitaires (ou
plutôt, LA rare) tenant un discours apparemment à contre-courant, enfin, jusqu'au
retour de bâton, la «gueule de bois» post-unanimisme tellement coutumière désormais (par
sa répétition ?), qu'on pourrait nommer «syndrome de Timisoara» tant cet événement
est devenu le lieu commun de l'erreur à ne pas refaire (qu'on l'utilise précisement après
l'avoir refaite…), qui semble ne pas servir à grand chose. Les médias ressemblent
à ces intempérants qui, les lendemains de cuites, se promettent chaque fois de ne plus
tomber dans ces excès, et replongent à la première occasion qui s'offre. D'autant que,
comme les intempérants, ils prennent soin de ne pas s'attarder sur l'écart entre leur
description des crises passées et leur réalité, moins brillante. Je commencais tout juste
ce texte que j'entendis, sur la «web-
[1] Le terme «web-radio» est abusif, une peu exacte analogie car, contrairement à la télévision, cela désigne la méthode et non la forme: radiophonie, «son par les ondes», sous-entendu ondes hertziennes. Cela dit, l'informatique en général, ce qui tourne autour d'Internet plus encore, use et abuse de supposées analogies qui sont le plus souvent très approximatives, voire complètement inexactes, à commencer par la «mémoire vive» (la random-access memory ou RAM en anglais) ainsi nommée parce que techniquement similaire à la «mémoire morte» (la read-only memory ou ROM), alors qu'elle est beaucoup plus une extension de la partie active de l'ordinateur qu'une «mémoire» ou espace de stockage de l'information, terme plus applicable aux disques, bandes magnétiques et autres supports du genre. Il n'y a guère que les RAM dites non volatiles telles que les «clés USB», les «mémoires flash» et les «lecteurs MP3» non basés sur des micro-disques durs qui sont de réelles «mémoires». |