Un réseau est un ensemble informe de vecteurs de longueur variable réunis en faisceaux ou en rayons à des points nodaux. Sous un aspect, les nœuds sont passifs, les vecteurs actifs, sous un autre aspect, c'est l'inverse, entre les deux c'est plus ou moins déterminable. Une toile est un assemblage à plat de vecteurs ordonnés parallèlement (la trame) entre lesquels on fait passer une à trois séries de sinusoïdes (la chaîne). Sous un aspect, le plan résultant est plan, sous tous les autres aspects le plan résultant se compose de creux et de pleins plus ou moins irréguliers et plus ou moins importants en hauteur ou profondeur. Les deux structures permettent de diffuser de l'information. Chacune a ses avantages et ses inconvénients. le réseau la diffuse de manière plus compacte et plus précise mais pour se diffuser à l'ensemble elle doit passer par presque tous les nœuds, ce qui prend un temps fini mais long, parfois très long, je ne dirai pas une éternité, mais pas loin. Et comme on le sait, l'éternité c'est long – surtout vers la fin. La toile diffuse l'information dans toutes les directions, ce qui accélère sa diffusion à l'ensemble, par contre les points de contact entre éléments de la trame et de la chaîne sont ténus, l'information est donc moins compacte et moins précise, et d'origine indéterminée. La toile est beaucoup plus solide que le réseau, au départ, mais elle s'use et se troue et il faut la réparer, ce qui est un bricolage approximatif et coûteux. On peut le faire de deux manières, en cousant un bout de toile sur la toile ou en fabriquant un petit réseau local comblant approximativement le trou. Cela dit, la première méthode crée aussi des petits réseaux locaux, la couture. Le réseau est, comme l'indique son nom, résilient, toujours fragile mais jamais brisé. Peu après (voire même avant mais là ça se discute) sa fabrication / création des vecteurs se brisent, des nœuds se rompent, mais en créer de nouveaux est facile et rapide. La contrainte ici est liée au fait que les utilisateurs doivent être vigilants pour vérifier que la densité de vecteurs et de nœuds soit à un niveau suffisant, réparer rapidement les ruptures mineures et faire appel à des tisserands pour les ruptures plus importantes, l'avantage au fait que la maintenance de l'ensemble est remarquablement simple et que par cette simplicité un réseau est remarquablement durable. Certes, contrairement à la toile le réseau est presque entièrement renouvelé de loin en loin mais contrairement à la toile le fonctionnement du réseau reste remarquablement stable dans le temps. De toute manière, à la fin des temps et à force de réparations se transforme en réseau, ou disparaît pour être instantanément remplacée par un réseau. On peut supposer qu'une toile n'est qu'un réseau organisé d'une manière rigide.
La Toile et le Réseau.
J'aime les métaphores en soi, c'est plein de sens (de sens au pluriel même si ça ne se voit ni ne s'entend – sauf si c'est le singulier qu'on ne perçoit pas), par contre j'apprécie assez modérément pour parler du concret, qui n'est pas une image de métaphore. Le petit apologue qui débute cette page peut s'appliquer à l'univers dans son ensemble, à chacune de ses parties élémentaires sauf (pour l'instant) au niveau des particules du même nom, et à toutes les structures intermédiaires discernables. Ici, je vais m'intéresser à Internet en tant que soi mais aussi en tant que métaphore de la société. Cela dit, c'est une opinion personnelle, possible – probable – que beaucoup ne jugeront pas la métaphore adéquate.
Une structure Internet peut être réalisée comme une toile (un Web) ou comme un réseau (un Net). Assez paradoxalement, ou non, ce qu'on nomme actuellement “le Web” est plutôt un réseau, et “le Net” une toile. Ou non. Ou les deux. Ou rien de tout ça. C'est compliqué... Disons, “le Net” désigne plutôt cette part de l'Internet où plusieurs toiles de type toile d'araignée sont interconnectées par le centre. Dans chaque toile, l'information circule du centre à la périphérie et inversément, de toile à toile, d'un centre à l'autre. En même temps chaque toile inclut des mini-toiles (“réseaux” locaux, en réalité des toiles locales) et des nœuds de réseaux. “Le Web” est proprement l'infrastructure qui permet aux superstructures de type toile de s'organiser. Le Web c'est, en gros, le système mondial de télécommunication, qui se compose d'une infinité de nœuds, du plus gros (les satellites) au plus petit (votre téléphone portable ou votre tablette). Factuellement, la très grande majorité des nœuds ont un fonctionnement dit « de pair à pair », où chaque nœud reçoit, émet et relaie des informations, seuls les plus gros (satellites, relais ADSL, etc.) sont supposément passifs et se contentent de faire relais. Et voilà le nœud ou le cœur du problème.
Du Net comme faux-semblant.
Dès lors que l'infrastructure est un réseau, son organisation comme toile est inutile. Ah zut ! Tout est dit. Moi qui adore faire du verbiage... Bon ben, section suivante.