La réalité... Je ne sais pas trop ce que c'est. J'ai je crois une assez claire compréhension de la mienne et autant que je puisse en juger une compréhension qui me semble assez juste bien qu'approximative de ce qu'est la réalité objective. Pour le reste... Par exemple, il n'est pas certain mais du moins assez probable que votre réalité ne soit pas la mienne. Il est même possible que, d'une certaine manière, vous et moi ne vivions pas dans la même réalité. Tiens, par exemple, si dans votre réalité l'idéologie la mieux à même de nous faire une société acceptable est celle proposée par le parti qui se fait appeler “Les Républicains” ou celle du parti dénommé “Parti socialiste”, idem pour “Les Insoumis” ou le “Front national”, m'est avis que nous ne nous accorderions pas trop sur ce qu'est la réalité en général, celle à venir la plus intéressante en particulier. Il y aurait bien d'autres raisons de faire que votre réalité ne soit pas la mienne, par exemple si vous adhérez à une variante quelconque de ce qu'on nomme aujourd'hui “théorie du complot” ou si à l'inverse et contre l'évidence des multiples complots qui sont révélés à l'occasion de l'ouverture des archives de tel ou tel service secret, vous croyez que les complots ça n'existe pas, c'est sûr que nos lectures respectives de l'Histoire et d'une partie de l'actualité divergeront de beaucoup. Encore un exemple : j'ai vécu une part non négligeable de ma vie (je dirai, environ le tiers, soit environ vingt ans) dans des zones résidentielles étiquetées en cette année 2017 “quartiers difficiles” ou (ô paradoxe !) “cités”1, or je n'ai jamais constaté que la vie y soit plus difficile qu'ailleurs, et plutôt plus facile que dans les centre villes des agglomérations importantes, justement.

Résultat de tout ça, les textes de ce site, dont j'estime qu'ils parlent assez objectivement de la réalité et, pour ce qui en est de la mienne, que je l'expose assez honnêtement, risquent fort de ne pas paraître tels pour beaucoup de lecteurs, donc je vous invite à considérer l'ensemble comme une sorte de fiction, tenant compte de ce que si l'on souhaite avoir une idée assez juste des réalités éloignées dans le temps ou l'espace, on a tendance à plus se fier aux fictions qu'aux textes à prétention documentaire mais qu'étrangement on en juge souvent autrement pour les fictions parlant d'ici et de maintenant.


1. Paradoxe parce que ce sont le plus souvent des faubourgs ou des quartiers périphériques, donc un peu hors des cités, désormais dénommées “centre ville”.