Dans divers textes j'aborde la question prudemment, en élucidant tant que se peut les tenants et aboutissants de la chose, ici je considèrerai que tout cela est clairement exposé dans les pages de ce site et dans bien d'autres documents en écrit, en son ou en image, dans bien d'autres sites, dans des livres, des publications diverses, des films, etc. Le fond du sujet est somme toute assez évident, ses formes visibles, avec ce problème que trop de personnes ne font pas le lien entre le fond et la forme. Le sujet ? Une part non négligeable de ceux que l'on perçoit comme des humains sont en réalité des simulacres. Le fait n'est pas un problème en soi, par contre, ne pas en tenir compte pose problème.
Définissons d'abord un humain : il appartient à un genre, dit Homo, qui au long des temps connut plusieurs espèces ; assez récemment, il y a en gros quarante millénaires — on n'est pas à dix ou vingt millénaires près par excès ou défaut — toutes ces espèces se sont fondues en une seule, dite Homo sapiens sapiens, avec une branche principale, Homo sapiens, et diverses autres assez ou très proches, une des plus connues étant Homo neanderthalensis, une qui a pris de la notoriété plus récemment, Homo denisovensis, une ou deux autres encore presque au même moment, Homo floresiensis, plus d'autres un peu partout dans l'espace et dans le temps. On peut situer le moment de divergente de cette espèce à au moins quatre cent et semble-t-il au plus huit cent mille ans, suivie de leur récente convergence. Il semble que ce processus, assez courant dans d'autres règnes, soit nouveau parmi les espèces animales complexes de la branche des vertébrés, spécialement les mammifères, où après une certaine durée les divergences sont irréversibles. Les simulacres découlent de cette capacité de convergence : une caractéristique qui définit l'espèce et qui explique les simulacres peut s'énoncer ainsi, un humain ne se fie pas aux apparences. Côté convergence, ça signifie qu'il ne tient pas compte de modifications qui donnent à une branche des caractéristiques superficielles singulières, notamment le morphotype, pour situer un individu dans ou hors de son espèce ; côté simulacre, ça signifie qu'il ne tient pas compte de la similarité entre lui et un autre individu pour le considérer de son espèce. Ne pas se fier aux apparences c'est voir un autre comme un même ou/et un même comme un autre.
Un des principaux buts de toute société humaine est d'accentuer chez ses membres la tendance assimilationniste. Cependant, d'un point de vue fonctionnel toute société doit instaurer des différences entre ses membres, précisément pour pouvoir fonctionner : ce qui permet à une société de “faire corps” repose sur cette différenciation fonctionnelle, tels font “la tête”, tels “le tronc”, tels “les membres”, etc. Le temps passant, ces différences fonctionnelles tendent à devenir des différences statutaires, des lignées “tête”, “bras”, “cœur”, “foie”, et autres parties de l'organisme, se perpétuent, on est “tête” ou “bras” ou “estomac” de parent à enfant, et pour chaque lignée les autres sont perceptivement “d'une autre espèce” — ce que ne corrige ni n'annule le fait indéniable que les individus circulent d'un groupe à un autre, s'y acculturent, s'y apparient et s'y perpétuent. Ce qui amène à ce que dit dans la courte introduction à cette discussion, les croyances sont des mensonges, et avant tout envers soi. Quand tout prouve que là où l'on voit des différences il n'y a que des similarités et là où l'on voit des similarités les différences dominent, qui CROIT le contraire VOIT le contraire.
Sur Internet, écrire en majuscules équivaut à crier. J'évite de le faire, on risque de s'y casser la voix, mais parfois il le faut. Ici, il s'agit pour moi de signaler une évidence que malheureusement beaucoup de mes contemporains ne voient pas, quand on croit qu'une certaine réalité a une certaine apparence, on devient aveugle à cette réalité quand elle ne correspond pas à ce que l'on croit d'elle. Ils ne la voient pas non parce qu'ils n'y croient pas — qui ne croit pas à la réalité1 ? — mais parce qu'ils ont appris à ne voir que ce qu'ils croient concernant cette réalité particulière. En toute probabilité, vous acceptez de croire que ce qui définit une espèce est l'interfécondité non stérile, par exemple les chevaux et les ânes ou les tigres et les lions sont des espèces très proches mais différentes parce que leur accouplement donne une descendance, ce qui prouve leur proximité, mais que celle-ci est, comme l'on dit, stérile, manière de d'exprimer qu'elle ne peut elle-même avoir de descendance en s'accouplant avec un individu de la même espèce qu'un de ses parent ou avec un individu issu lui-même d'un tel croisement ; à l'inverse, vous accepterez sans problème, je pense, qu'aussi dissemblables soient-ils dans leur apparence, tous les membres des “races” placées sous l'étiquette “chien” — on dira mieux sous l'étiquette Canis, puisqu'elle englobe les “races” placées sous l'étiquette “loup” — sont de la même espèce, car interféconds. Si on accouple un Saint-Bernard mâle et un Chihuahua femelle (enfin non, on ne les accouplera pas si on veut que la femelle y survive, mieux vaut opter pour l'insémination artificielle et la transplantation des fœtus dans un individu de plus grande taille), leur descendance ne sera ni Saint-Bernard ni Chihuahua mais sera généralement féconde2. Si vous êtes d'accord avec cela, alors vous savez que tous les humains sont de la même espèce et que la “race” est une différence superficielle non significative. Alors, pourquoi approuver ou désapprouver la notion de race humaine puisqu'elle est non significative ? Donner une signification, positive ou négative, à ce qui n'en a pas, c'est CROIRE et non VOIR.
Je remets la question des simulacres à plus tard, en vous laissant sur cette remarque, mentir c'est en tout premier se mentir, masquer la réalité pour soi, non pour les autres.