L'ataraxie. Le TLF me dit de l'ataraxie que c'est la « tranquillité, [l']impassibilité d'une âme devenue maîtresse d'elle-même au prix de la sagesse acquise soit par la modération dans la recherche des plaisirs (Épicurisme), soit par l'appréciation exacte de la valeur des choses (Stoïcisme), soit par la suspension du jugement (Pyrrhonisme et Scepticisme) ». Au prix de... Ouais. Quel est le prix d'une ''« âme devenue maîtresse d'elle-même » ? Et bien, ça n'a pas de prix. c'est inestimable. Par contre ça a un coût. Devenir maître de soi, que ce soi soit âme ou autre, requiert un effort et tout effort a un coût. Devenir maître requiert un coût, la question étant alors de savoir de quoi l'on veut se rendre maître. Tout objet de ce monde a un prix excepté un, se rendre maître de tout objet a un coût mais un seul objet n'a pas de prix : soi. Quel que soit ce soi. Donc, le prix de la maîtrise de l'âme par elle-même est celui de la sagesse acquise par la modération dans la recherche des plaisirs, l'appréciation exacte de la valeur des choses ou la suspension du jugement. Bon.
Acquérir de la sagesse a un coût marginal faible quand on le fait par la modération dans la recherche des plaisirs vu que la recherche des plaisirs ça coûte beaucoup donc la modération dans leur recherche et si possible la quasi-absence de recherche des plaisirs réduit assez ou beaucoup ce coût. L'idéal (qui n'est qu'une hypothèse) consisterait à laisser venir les plaisirs sans les rechercher, ce qui aurait un coût nul. Les plaisirs ont un coût mais un coût très faible, leur recherche a un coût important, le coût marginal est celui d'un objet dont on n'a pas l'usage pour soi mais qui permet d'accéder à un objet dont on a l'usage. La recherche est de cet ordre, elle n'a pas d'usage pour soi mais permet de trouver des objets qui en ont un, par exemple des plaisirs. Plus on modère cette recherche et moins elle coûte. Raison pourquoi acquérir de la sagesse par la modération dans la recherche des plaisirs a un coût marginal faible. Acquérir le monde a un coût. Un coût estimable : infini. Le monde est infini, la recherche de sa maîtrise est infinie, le coût marginal d'acquisition de la maîtrise du monde a donc un coût infini et le monde a un coût infini, résultat, acquérir la maîtrise du monde est un vain but puisque tout soi est fini donc ne peut que vainement tenter d'acquérir un objet infini. Entre les deux tout a un coût et un prix, et seul soi a un prix inestimable. Soi étant soi, seul soi peut estimer la valeur de soi. Pour moi, j'ai fixé mon prix : gratuit si je suis l'acheteur, infini si je suis le vendeur. Jusqu'ici je n'ai pu trouver (sans le chercher) qu'un acquéreur, moi. Les autres acheteurs potentiels ont estimé mon prix prohibitif ou, faisant une promesse d'achat à terme, après plusieurs échéances ils ont tous renoncé : quand le terme est infini et le prix aussi, vient un moment où, et bien, on ne peut plus payer les échéances.
L'amusant dans l'histoire est que je les ai le plus souvent prévenus, je suis à vendre mais on ne peut pas m'acheter. Je crois qu'il ont mal interprété et cru que je me vantais alors que je faisais un simple constat : si on me dit “j'achète” je dis “je vends”, et comme mon prix est infini ça ne m'engage pas à grand chose, au mieux les échéances tomberont jusqu'à ma fin et l'acheteur n'aura rien parce qu'à ma fin je ne vaudrai rien, au pire il va cesser de payer les échéances et ça rompra notre accord, en attendant j'aurai gagné et après ça je vaudrai le même prix, jusqu'à ma fin. Toujours à vendre mais impossible à acheter. Ne jamais tenter d'interpréter, c'est la meilleure manière de ne pas comprendre. D'où il ressort que l'appréciation exacte de la valeur des choses et la suspension du jugement ne sont pas des manières autres d'avoir la maîtrise de soi (âme ou autre) mais d'autres manières d'exposer la méthode pour y parvenir. Ne pas chercher à interpréter, c'est ainsi.
Pour le bien, le mal, le mieux et le pire, déterminez les autre méthodes supposées permettre d'acquérir la maîtrise de soi autres que l'ataraxie et estimez leur coût, le bien et le mal ne coûtent pas grand chose mais en rapportent autant ou moins, le mieux et le pire ont un coût élevé et un rapport nul ou négatif, ça permet de classer les méthodes.
Je vous laisse réfléchir là-dessus. pour moi je vais attendre que quelques petits plaisirs peu coûteux passent assez près de moi pour n'avoir pas trop à les rechercher.
Ah oui ! Petite précision, réfléchir c'est regarder en soi ou vers soi, genre regarder son nombril. Comme dit en présentation, ça n'a rien de spécialement passionnant mais du moins ça fait passer le temps en attendant que quelques petits plaisirs pointent le nez (s'ils en ont un) et qu'on les saisisse au passage. C'est encore la meilleure méthode de prédation, rester discret et guetter les possibles proies qui s'approcheraient en cherchant à maîtriser quelque autre chose que soi qui serait possiblement dans les parages.