Le seul et réel ennemi intérieur qui puisse être on le porte en soi.
Le seul et vrai ennemi extérieur qui puisse exister, il vient de soi.
Tout est dit, le reste ne sera que glose.


Vais-je gloser ? Ça commence à m'ennuyer prodigieusement, je déteste écrire et je déteste utiliser cette machine encombrante avec laquelle je le fais. Et là-dessus, si mes possibles quoique de moins en moins probables lectrices, voire lecteurs, ne sont pas capables, soit de comprendre immédiatement l'évidence des deux phrases presque semblables qui débutent (et de mon point de vue, closent) ce texte, ou si elles ou ils ne peuvent faire leur propre glose de ce propos lapidaire, je ne crois pas que la moindre glose de ma part puisse leur servir.

Un peu de technique : la très grande majorité de mes textes ne vise pas à convaincre qui que ce soit, il y a souvent une petite partie poétique pour qui aime et comprend la poésie, un peu de fiction, généralement sous la forme de conte ou de plaisanterie ou d'allégorie ou de parabole, pour égayer la lecture, le gros de ma production est moins tant de la glose que des argumentaires, si beaucoup de personnes sont très capables de comprendre immédiatement les deux phrases du début, beaucoup d'entre elles n'ont pas vraiment cherché à se doter d'outils pour convaincre, la rhétorique est distrayant mais de peu d'intérêt, qui veut comprendre comprend, se dit qui comprend, et qui ne veut comprendre ne comprendra pas. Je suis d'accord mais je pense que beaucoup de mes semblables ne peuvent pas comprendre, quand on a été conditionné pendant des lustres à lire ou entendre “noir” quand on écrit ou dit “blanc” ou “gris” ou “vert” ou “bleu” et à ne lire ou entendre “blanc” que quand on dit ou écrit “noir”, ça bloque la comprenette. Du coup, je donne des bases de discussion, genre

Le seul et réel ennemi intérieur qui puisse être on le porte en soi.
Le seul et vrai ennemi extérieur qui puisse exister, il vient de soi.

Après je discute un peu ou beaucoup mais tout seul, donc une fausse discussion, puisque ça ne peut se pratiquer qu'à deux ou plus, si possible plus, une vraie discussion. Comme j'ai de la pratique je parviens parfois à être mon propre interlocuteur – notamment, je reviens sur les mêmes bases de discussion plusieurs fois et me fais contradicteur de mes propos antérieurs. Mais bon, c'est plus ou moins pertinent et en tout cas ça ne permettra jamais de convaincre les personnes qui croient que “l'ennemi” est “hors de soi” ou que s'il est “en soi” alors c'est “un corps étranger” ou “un esprit étranger”, que c'est de la connerie. Et bien sûr ça ne vise pas à convaincre celles et ceux (le plus souvent ceux) qui ne le croient pas mais qui le disent et le redisent et le re-redisent à ceux qui le croient pour bien la leur enfoncer dans le machinchouette, cette connerie, ça vise tout au plus à les inquiéter. Par contre si ça peut, par chance et à l'occasion, fournir quelques arguments à ceux qui savent que “noir” et “blanc” sont deux mots différents mais n'ont pas d'opinion tranchée sur ce que ça désigne dans la réalité, et qu'il faut considérer le contexte avant d'émettre un avis, et bien, ça serait déjà pas mal...


Bon. Concernant cette histoire d'ennemi je n'ai rien à en dire sinon que pour moi et pour moi seul l'ennemi c'est la connerie, et le porteur de l'ennemi c'est le salaud, raison pourquoi j'évite d'être salaud, ça limite mon niveau de connerie. Voilà. C'est tout.