Donc, le navire Aquarius se voit refuser d'accoster en Italie et à Malte, et les autres possibles destinations lui sont fermées par cause de nécessité, trop lointaines pour être ralliées avant que la situation devienne irrémédiable (que ses passagers et son équipage ne meurent par inanition ou par naufrage). J'ai une proposition pour résoudre rapidement le problème : qu'il change de nom et que ses passagers et son équipage le baptisent Exodus. J'ai dans l'idée que ça pourrait rappeler un ancien cas de refus d'accostage, assez ancien pour qu'on ait cessé de dire « plus jamais ça ! » dans de tels cas...
Tiens ben, et si on étendait ma solution à tous les navires en déshérence ces temps-ci ?
Post scriptum. Un correspondant me signale aimablement cette page : http://www.liberation.fr/planete/2018/06/11/aquarius-exodus-terrible-ressemblance_1658117. Sans vouloir médire de Laurent Joffrin, il nous fait encore le coup du Père la Morale, avec ce problème inhérent au moralisme, la classification des cas, la gradation dans la compassion qui fait qu'une situation sera plus pire ou moins pire. Ce qui appelle à coup sûr une contestation s'appuyant sur cette gradation, que Joffrin anticipe d'ailleurs en précisant, en gros, que « comparaison n'est pas raison », et à quoi les autres Père la Morale qui n'ont pas la même morale que lui s'empresseront de dire, “faut pas mélanger”, on s'étripera alors à grands coups d'éditoriaux, de déclarations et de tribunes pour savoir jusqu'à quel point la comparaison se justifie, en regardant passer les navires.
Dire que le diable (la division) est dans les détails, c'est précisément dire qu'en faisant sans fin le détail du plus et du moins on finit par perdre de vue le centre même de ce dont on discute : savoir si la détresse des passagers de l’Aquarius est plus pire ou moins pire que celle des passagers de l’Exodus n'a aucune importance, importe la détresse, mais il importe semble-t-il trop souvent de déterminer le degré exact dans l'horreur plutôt que de déterminer les moyens de voir cesser l'horreur, quel que soit son degré...
Post post scriptum. J'ai un grand regret, le manque de curiosité de mes visiteuses et visiteurs : rares sont-ils à visiter une autre page que celle que leur proposent les moteurs de recherche ou que quelqu'un (moi ou d'autres) leur conseille. J'en parle par ailleurs, c'est le problème de tout site qui ne cherche pas la réputation par le scandale, sa notoriété ne peut s'acquérir que par la notoriété par ailleurs des ses contributeurs, avec ce problème secondaire, ce que viennent le plus souvent chercher les visiteurs est alors la confirmation de la personne notoire et non réellement son propos, du fait ils liront ce que dit au filtre de leurs présupposés concernant les auteurs. C'est ainsi...