Dans certains textes je me décris comme hors norme, plus ceci, moins cela, ce qui peut-être est faux, ou vrai, je suis assez mauvais juge de moi-même. Cela même me fait un semblable car tout humain est mauvais juge de lui-même, et mauvais juge de quiconque. Pour tout dire, rares sont les humains bons juges de qui ou quoi que ce soit sinon de quelques domaines restreints et en général, de quelques secteurs de ces domaines.

La question qui prime, la voici : connaître ses limites. Qui veut accroître sa liberté ne doit pas considérer les deux versions courantes de la sentence, “la liberté des uns finit où commence celle des autres” ni “la liberté des uns commence où finit celle des autres”, mais bien plutôt, la liberté des uns finit où finit celle des autres ET la liberté des uns commence où commence celle des autres : limiter la liberté des autres c'est limiter sa propre liberté puisqu'on est toujours l'autre d'un autre, dit autrement, plus je favorise la liberté des autres, plus je favorise la mienne, plus je m'interdis de limiter la liberté des autres, plus les autres s'interdiront de limiter la mienne.