Ce texte est une ébauche, j'essaierai (peut-être) de l'améliorer par après

Je parlais dans d'autres pages du Jeu du chat et de la souris, mais il sera je pense apparu à qui les aura lues que le Jeu ne concerne pas les seuls chats et les seules souris, il y a aussi les rats, qui sont des sortes de souris, et réciproquement, et des chiens, qui sont des non chats, et réciproquement, puis des êtres indéterminés qu'on peut nommer des arbitres, et, vous le devinez, réciproquement, enfin des êtres qui ne sont pas des êtres mais dont on suppose que ce sont des êtres, ou un être, ou non un être, ou un non être, bref, quelque entité dont on ne peut rien dire de certain, donc autant ne rien en dire, mais j'en dirai cependant quelques mots un peu plus tard. En tous les cas, et peu importe pour moi ce que vous en penserez, ce que je vais dire ci-après est la stricte et simple vérité. Ce à quoi j'ajoute qu'il pourrait par contre être d'une certaine importance pour vous, aujourd'hui ou au plus tard demain, de penser que c'est la stricte et simple vérité.

Voici. Le langage pose un problème difficile à résoudre, tout ce que l'on dit est vrai et tout ce que l'on dit est faux. En même temps. Exemple : je dis d'un tiers, c'est un chien,

  1. ce tiers peut être un animal usuellement identifié comme étant de la race des chiens, ou
  2. ce tiers peut être un animal usuellement non identifié comme étant de la race des chiens, ou
  3. ce tiers peut ne pas être un animal, ou
  4. ce tiers ne peut pas être un animal, ou
  5. ce tiers peut ne pas être, ou
  6. ce tiers ne peut pas être, ou
  7. autre possibilité.

Le dernier cas n'est pas, et il est tous les autres. bien que ce ne soit pas réellement utile ni nécessaire, je vais dans la mesure de mes moyens tenter d'expliciter tout cela, en faisant l'hypothèse que les divers mots employés ici on une acception dénotative assez stable pour la grande majorité des locuteurs du français ayant une compétence native ou du même ordre.

À la base, d'aucun être vivant l'on ne peut dire « cet être vivant est un chien », chaque être vivant est unique donc il n'existe pas une série d'être vivants déterminable comme tout uniment “un chien”, ergo “un chien” ne peut pas être, ce qui valide l'assertion 6.

Au départ, une habitude s'établit et, par convention, s'étend, de désigner du même nom des animaux ayant certains traits caractéristiques qui, pris ensemble, leurs sont à tous communs et qui ne sont qu'en partie partagés par d'autres animaux, “un chien”. Par la suite, une certaine familiarité avec des animaux au départ désignés “un chien” fait que l'extension de ce nom change, certains seront exclus de cette classe d'animaux, d'autres y seront inclus, et les caractères identifiants varieront, jusqu'à n'en retenir que trois, dont deux secondaires et un principal, ce dernier étant la relation généalogique entre tout les animaux de cette classe, ce qui valide l'assertion 1.

Tout mot a une relation de contiguïté avec tous les autres mots d'une langue selon deux axes, l'un dit syntagmatique, la “chaîne parlée”, ou écrite, qui fait que chaque mot d'une certaine sorte a une position relativement prévisible, ce qui ne signifie pas nécessairement une place prédéterminée, dans la majorité des langues des éléments formels permettent de déterminer la place implicite du mot (déclinaisons verbales, nominales ou adjectivales, articles, pronoms...), l'autre dit paradigmatique, chaque mot d'une classe est interchangeable avec un autre. Pour exemple, « marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour » ou « d'amour mourir me font, marquise, vos beaux yeux » sont syntagmatiguement équivalents en français, les marqueurs internes et périphériques permettent de déterminer la place et la fonction de chaque segment significatif dans la phrase, indépendamment de leur réalisation effective (leur ordre) dans la chaîne parlée. Pour autre exemple, dans « cet(te) animal est un(e) chien », le mot « chien » peut indifféremment être remplacé par « chat » ou « camion » ou « idée » ou « prévarication », « est » par « vaut » ou « vend » ou « définit » ou... Certaines classes, notamment les verbes, comportent des sous-classes qui font que dans un segment donné on ne peut placer que ceux appartenant à certaines sous-classes, ici par exemple « appartient » n'est pas envisageable car le déterminant « à, au » est nécessaire s'il y a un complément à ce verbe. Cette composition de la chaîne parlée fait que la réalisation « nom » dans une phrase est relativement imprévisible, on peut par exemple dire “un chien” pour désigner autre chose qu'un chien, par exemple un humain ou une fenêtre (chien assis) ou un outil de percussion (chien de fusil), ce qui valide l'assertion 3.

Le lien entre traits caractéristiques et objets réels est variable et comme dit, le temps passant on tend à réduire ou étendre ces traits. En outre, certains traits sont partagés par plusieurs objets. Si on parle d'un “chien de fusil” c'est probablement parce que la percussion de cette pièce mobile va faire produire à un fusil un son similaire à un aboiement, qui caractérise les chiens, de même une fenêtre sera dite “chien assis” parce que sa forme évoque la forme d'un chien assis, enfin un humain sera qualifié “un chien” parce qu'il “aboie” ou parce qu'il a un rapport de dépendance à un autre humain similaire au rapport habituel entre un chien et un humain. Et bien sûr, “un chien” peut ne rien désigner réellement, dans une expression comme « Je lui réserve un chien de ma chienne » il n'est question ni de chien, ni de chienne, cette phrase ne mobilise qu'une partie des traits caractéristiques de chaque élément (“mettre de côté, préparer” pour “réserver”, “animal qui mord” pour “chien”, relation généalogique pour “de ma chienne”) pour produire un énoncé signifiant quelque chose comme « je lui prépare une morsure qui viendra d'une chose qui découle d'une autre chose ». Ces diverses indéterminations valident les assertion 2 et 4.

On peut parler d'un objet qui n'existe pas dans la réalité, par exemple “le chien Cerbère” n'a pas d'existence avérée, c'est un objet fictif, de même “le chien des Baskerville”, serait-il un être réel et non un être de fiction, ne peut pas réellement exister, en ce cas c'est un artefact ayant une apparence qui ne correspond pas à son être réel, ce qui valide l'assertion 5.

Le jeu du chat et de la souris, dit aussi le jeu de la vie (mais «jeu de la vie» est le nom général de tout jeu) est une mise en œuvre effective ces déterminations et indéterminations de la langue, du langage.

Les joueurs.

Chaque joueur est une personne morale, ce qui signifie qu'elle peut être aucune personne, une personne réelle unique ou un groupe de personnes. Il y en a au moins trois, le Chat, la Souris et l'Arbitre, et au plus sept, les trois premiers plus le Rat, le Chien, l'Autre et l'Indéterminé. Durant le jeu, et quel que soit le nombre réel de membres de chaque groupe, le Chat, le Chien et l'Arbitre apparaissent singuliers, la Souris et l'Autre multiples, le Rat de nombre indéfini (singulier ou pluriel) et l'Indéterminé de nombre, et bien, indéterminable (nul, singulier, pluriel ou infini).

La partie.

Une partie de jeu du Chat et de la Souris ressemble assez à cette description due à je ne sais plus quel joueur britannique concernant le football, en gros et sans être verbatim: un jeu qui se joue en un certain nombre de manches qui opposent dans plusieurs matches deux équipes de onze joueurs surveillées par un arbitre et où à la fin c'est l'Allemagne qui gagne. Ici, c'est un jeu qui se joue avec trois à sept joueurs dont un arbitre et où à la fin c'est la Souris qui gagne. La question est donc moins tant de savoir qui gagnera mais comment. Ce que l'on ne saura qu'à la fin de la partie.

Le début d'une partie est directement tributaire de la fin de la précédente. Formellement, on a trois joueurs actifs, deux participants, le Chat et la Souris, un sanctionnant, l'Arbitre. Celui-ci assume toutes les fonctions qui permettront à la partie de se dérouler selon les règles, il est banquier, policier, législateur, juge, soignant, régulateur et bien sûr, il décide du début et de la fin de la partie et, si les règles le permettent ou le requièrent, des moments de pause durant la partie. Dans l'idéal, l'arbitre est un groupe de personnes qui répartit ses diverses fonctions de manière que le juge ne soit pas le policier, le législateur le juge, le régulateur le législateur, etc. Dans les faits la chose n'est pas si simple.

Les participants à WP sont des aventuriers


Commentaire 1. “WP” signifie ici “Wikipédia”. Spécialement la Wikipédia francophone et très secondairement celle anglophone. Voir autre article sur ce projet pour détails.

Commentaire 2. Je suis une sorte de rat – ou de souris. Indécidable. Disons, un rongeur.