Mes histoires de bergers, loups et de moutons, de chats, de rats, de chiens, de souris et d'arbitres, et autres paraboles et métaphores, n'ont guère de sens. Plus précisément, ça n'en a pas pour moi. À titre personnel, je m'intéresse avant tout aux humains dans mes écrits. Dans la réalité ordinaire c'est différent, je peux m'intéresser à ces animaux et ces humains, et je m'intéresse aux humains qui se croient des animaux ou qui se voient tels. Je ne dis pas qui se savent animaux, c'est même presque l'inverse, la meilleure manière de se croire humain est de se savoir à la fois animal et divin. Et de savoir ce que peuvent signifier les mots “animal” et “divin”. Je n'ai pas vraiment d'avis sur le sens de ces mots, en fait je n'ai jamais d'avis tranché sur le sens de quelque mot que ce soit. Travers de “spécialiste” (je ne suis pas un spécialiste, je ne crois pas aux spécialistes de toute manière), j'ai fait des études en “sciences du langage” (terme plus précis que “linguistique” car il y a plusieurs domaines d'étude de la langue, telles sur les formes – sons, écritures, autres systèmes de signes –, telles sur les sens, telles sur l'articulation des formes et des sens) pendant pas mal d'années, ça m'intéressait tant que j'ai suivi dès ma première année des cours de troisième année en libre auditeur. En fait, j'ai même fait une chose étrange dès la deuxième année, en ces temps lointains où les études supérieures étaient divisées en DEUG (deux ans), licence (un an), maîtrise (un an), j'ai suivi officiellement des cours de troisième et quatrième année et, à la fin de mes études, j'avais toutes les “unités de valeur” de licence et maîtrise pour obtenir mes diplômes (ne me manquait qu'un mémoire de maîtrise pour compléter) mais pas assez d'unités de valeur pour valider mon diplôme de DEUG. Faut dire, je n'étais pas là pour obtenir des peaux d'ânes mais pour apprendre et savoir, et bien sûr pour apprendre à apprendre. Après j'ai fait des formations professionnelles dans un domaine technique élémentaire, l'informatique (en fait j'avais des connaissances approfondies dans ce domaine avant mes formations, c'était plutôt histoire de compléter quelques petits manques et d'obtenir des diplômes professionnels qu'autre chose).
De longues études en linguistique donc, puis une “formation tout au long de la vie” mais par moi-même. J'ai d'ailleurs complété par des connaissances dans bien d'autres sciences humaines et quelques connaissances en sciences naturelles et exactes. De mes études et de la suite, j'ai appris et vérifié que les mots ne signifient rien, ou du moins rien de stable. Dans un autre texte je parle du mot “chien”, pour constater qu'il veut dire bien des choses, parfois même ne rien vouloir dire. De tout manière un mot ne veut rien, ce sont les humains qui veulent, tels (locuteurs et scripteurs) exprimer une pensée, la “coder”, tels (auditeurs et lecteurs) la comprendre, la “décoder”. C'est probablement pour ça que je considère que l'informatique est un domaine élémentaire, comparé à la complexité du langage humain celui des ordinateurs est d'une simplicité extrême. Le sens des mots donc, spécialement ici celui des mots “animal” et “divin”. Le discours le plus répandu assimile la part animale d'une être humain au “corps”, celle divine à l'“âme” ou l'“esprit”, ce qui est idiot : même le plus élémentaire des êtres vivants à “de l'esprit”, est capable de se mouvoir de lui-même. Quand le supposé corps est celui d'un mort et supposément séparé de son âme ce n'est plus un corps, c'est de la matière temporairement inerte destinée, si on ne fait pas la bêtise de le brûler ou de l'embaumer (donc de l'emplir de poisons), à redevenir de la matière vivante mais sous d'autres formes, y compris humaines en cas d'anthropophagie humaine (je précise humaine, vu que tous les mangeurs d'humains sont anthropophages, quelle que soit leur espèce). Pour dire les choses, un corps sans âme n'est pas un corps, donc “le corps” n'est pas “la part animale” d'un humain car un humain “sans âme” n'est pas un animal mais un cadavre.
On peut considérer, sans trop détailler le sujet, que “la part animale” est celle de l'inné, la “part divine”, celle de l'acquis. Ce n'est pas aussi tranché mais du moins, c'est très proche de ça pour les humains, en ce sens que leur part innée est très élémentaire et que l'essentiel de leur être au monde proprement humain est de l'ordre de l'acquis. Blague : des imbéciles ont fait des expériences aberrantes pour “peser l'âme” (j'aime autant ne pas connaître les détails, rapport au fait qu'on doit procéder à des pratiques curieuses et d'une humanité très limitée pour mettre un agonisant dans la situation où l'on pourra faire une “pesée de l'âme” – vraiment, je préfère ne pas savoir) d'où il résulterait que l'âme ferait très précisément 21 grammes. Ouais. Donc si un embryon fait moins de 21 grammes il n'a pas d'âme ? Bon ben la “pilule du lendemain” n'est pas condamnable, puisque ce qu'on fait “passer” n'a pas d'âme. C'est pas comme ça ? C'est comment, alors ? Ok, d'accord, l'âme est insubstantielle et l'humain est simplement l'union d'une âme et d'un corps. Ce qui ne change rien, avant cette union ce machin, embryon, fœtus ou nouveau-né genre non baptisé, n'a pas d'âme, donc n'est pas un humain. Ce fut d'ailleurs très longtemps la position des Églises chrétiennes, qui avaient dans leurs cimetières des “carrés des innocents” ou dans les grandes agglomérations des “cimetières des innocents”, en fait des fosses communes pour les enfants non baptisés, “sans âme”. Des déchets hors humanité. Il est d'ailleurs à noter que l'idée la plus commune de nos jours chez les supposés chrétiens “fondamentalistes” est en réalité très “moderniste” et très matérialiste, et que “l'humanité” a été déplacée jusque dans les ovules et les spermatozoïdes. Non qu'on y ait détecté une âme, c'est juste que la viabilité des potentiels humains s'est déplacée, d'abord en faisant reculer l'âge de viabilité des prématurés (vers 1930, en-deçà de sept mois c'était une fausse-couche, un “mort-né”, depuis on est descendu à quelque chose comme le quatrième mois de gestation pour ne pas tenter de maintenir le prématuré en vie), ensuite en inventant la fécondation in vitro, du fait un embryon qui a débuté sa carrière hors matrice humaine est viable, ergo un humain c'est au minimum la cellule née de la fusion de... de deux demi-patrimoines, voire d'un seul introduit dans un ovule “dépatrimonialisé” (en réalité, “dématrimonialisé”), le “clonage”. Disons, le “siège de l'âme” s'est déplacé de l'être humain même prématuré au patrimoine génétique.
Ouais, ben, c'est triste à dire, les âmes n'ont pas de siège mais par contre, elle ont des conseils d'administration, genre les “responsables” des Églises religieuses ou laïques, sans compter les conseils d'administration paritaires, les “comités de bioéthique”. Je suis athée mais j'admets tout-à-fait le concept de divinité, sinon celle de “dieu” ou de “Dieu”. Si vous voulez, c'est comme la nation et la nationalité : le fait qu'un ensemble d'humains partage la même nationalité ne valide pas pour autant le concept de nation comme réalité, tous les Français ont la même nationalité mais pas nécessairement les mêmes ancêtres. De même, tous les humains ont en commun leur “divinité” sans avoir nécessairement le même dieu, ni même avoir un dieu pour certains. Perso je peux admettre la possibilité d'une divinité extérieure, un dieu ou un Dieu, mais elle est indémontrable, c'est de l'ordre de la croyance. Je crois à bien des choses mais pas à celle-là mais je me réserve, j'ai abandonné bien des croyances en avançant dans la vie pour en accepter d'autres depuis, pour lesquelles j'étais au minimum sceptique. Cela dit, ça importe peu, tous les, disons, vrais croyants, c'est-à-dire ceux qui savent qu'ils ont une vraie foi mais ne détiennent pas la Vérité, que j'ai pu croiser disent tous la même chose, ne cherche pas la divinité hors de toi mais en toi.
Et cœtera...