Enfin non, pas d'accord, dans les deux cas la situation résulte de la conjonction des activités et des choix de tous, son advenue résulte de la décision de quelques-uns. Quand on est dans la situation on la voit de l'intérieur, quand on est hors d'elle on la voit de l'extérieur : la possibilité de la catastrophe à cause humaine résulte dans tous les cas d'une longue série de choix et d'activités de chacun et de tous, qui concourt à créer une situation où l'instrument de décision qui poursuit le mouvement ou l'interrompt est dans la main de quelques-uns. Ce qui est “dans le passé” est de l'ordre de l'évidence et devient un “fait de nature”, ce qui efface sa causalité effective, la “menace nucléaire” est ressentie aujourd'hui comme “dans le passé” (ce qui assez inexact mais peu importe ici) tandis que la “menace climatique” est “dans le futur” (ce qui est assez inexact mais peu importe ici), ce qui permet d'en voir la causalité effective. Un des principaux choix à l'origine de ces deux menaces est l'irresponsabilité : si aujourd'hui l'arme nucléaire est à disposition d'une poignée d'individus cela résulte de l'abandon de leur responsabilité personnelle par une large majorité des membres de la société, si demain la décision de la “sortie de crise” sera le fait d'une poignée d'individus, c'est pour la même raison. Et leur décision sera celle qui leur apparaîtra la plus favorable pour eux et pour leur groupe d'appartenance principal. Quand des “responsables” décident d'une guerre c'est toujours pour leur intérêt propre, jamais pour celui du corps social dans son entier.
Naturalisation de la culture.
Auteur : Olivier Hammam - Publié le : 2018-11-28 10:25 - (192 Lectures)
J'entends sur ma radio — France Culture, ce 28 novembre 2018, environ 10h25 — le philosophe Hicham-Stéphane Afeissa faire la différence entre la catastrophe nucléaire et la catastrophe climatique, disant en gros que celle climatique est la conjonction des activités et choix de tous, celle nucléaire, si elle advenait, serait due à la décision de quelques-uns. D'accord... |