Ce qui m'amena à imaginer un système de gestion de contenus est l'absence d'un tel système qui me convienne. Mon mode d'approche des choses est simple : « rien de trop ». Une vieille sagesse, entre autres marquée au fronton de l'oracle de Delphes, où elle figure avec une autre vieille sagesse, traduite le plus souvent par « connais toi toi-même » alors qu'on devrait plutôt traduire « connais toi-même », le verbe employé étant à la deuxième personne de l'impératif – traduction plus euphonique en outre.
Mon problème avec les systèmes existants de ce genre ? Du trop et en même temps du pas assez, les deux allant très souvent ensemble : quand on en fait trop on tend à perdre de vue le nécessaire, qui est aussi le suffisant. La cause récurrente de ce trop qui crée du pas assez vient de deux incapacités, celle de déterminer le “rien de trop” et celle de croire savoir par avance ce qui vaut pour soi et pour tous. Moi, je ne le sais pas, ce qui vaudra pour moi, et moins encore ce qui vaut et vaudra pour d'autres. Je tente de longue date de me connaître et d'aussi longue date je constate me connaître peu, vous savez, le fameux rapport entre savoir et ignorance, plus on en sait, plus on constate qu'on en sait peu, raison pourquoi sans savoir non plus très clairement déterminer le rien de trop, du moins j'y tends en préjugeant peu de ce qui me semblera suffisant et en préjugeant de ce qui me permettra, le cas échéant, d'étendre mes moyens. De ce point de vue, un système de gestion de contenus (un SGC) doit répondre au cahier des charges que son nom induit : gérer du contenu.
Une personne qui voudra doter un site d'un SGC anticipera sur les types de contenus et sur la manière de les y placer, mais pourra en cours d'usage souhaiter d'autres contenus et d'autres dispositions ; une personne qui réalisera un SGC devra d'abord considérer qu'elle ne peut pas savoir quels contenus il gèrera, ni comment ils seront organisés. Dans ce cas, rien de trop consiste en ceci : un système qui ne prend en charge que la gestion et ne s'occupe pas des contenus. En théorie ça existe, on appelle ça des SGC modulaires, le système même ne s'occupe que de l'organisation des modules, charge à eux de gérer les contenus. En pratique ça n'existe pas, ou du moins je n'ai pas su le trouver. Il y en eut quelques-uns qui dans leur forme initiale s'en approchaient mais soit ils n'ont jamais été finalisés, soit ils ont dérivé vers autre chose. Et pour ceux disponibles qui s'en approcheraient, il y a un problème récurrent, la fausse modularité, tels intègrent trop de modules par défaut, tels ont des modules trop autonomes où chacun comporte les mêmes fonctions que plusieurs autres ou même que tous les autres, tels cumulent les deux défauts.
Le SGC “Rien de trop”.
1 ) Ne pas réinventer le fil à couper le beurre.
Quand on installe un serveur Internet on le dote d'outils évolués, d'abord le serveur même, en charge de la gestion de base – côté serveur gestion des fichiers et dossiers, des “sites” ou “hôtes virtuels”, des requêtes, côté connexion gestion des protocoles, de la communication et de la sécurité, à quoi s'ajoutent des modules permettant de communiquer avec des outils secondaires (langages de script ou de programmation, bases de données, communication avec le système d'exploitation, etc.). Ces outils secondaires