Par exemple, si je discute avec un de mes semblables de l'état du monde, on s'entendra souvent pour constater que ce qui crée le plus de perturbations en ce monde est le comportement extrêmement routinier de la plupart des humains et leur refus de tout ce qui pourrait rompre cette routine et, moins facilement mais tout de même assez souvent, on s'entendra pour constater que ce qui fait l'essentiel de “l'information”, c'est-à-dire les événements extraordinaires, du fait même de ce caractère extraordinaire sont extrêmement rares et peu perturbateurs de l'ordre du monde. La logique est donc de cesser d'avoir un comportement routinier, pour régler presque aussitôt la grande masse des problèmes de ce monde. Oui me disent-ils mais “les gens ne voudront pas”. Disant cela ils me parlent d'eux-mêmes, car presque tous les humains ont un comportement extrêmement routinier, dont eux.
Je dis ça, rapport au fait que quand je discute avec des personnes qui ne sont pas dans la routine on parle rarement, très rarement, de l'ordre du monde, on parle plutôt de la beauté du monde, de son infinie variété, et de cette merveille qu'est la vie. Mais on n'en parle pas de cette manière, on se raconte réciproquement notre manière propre d'être au monde, on parle des choses humbles que nous faisons chacun au jour le jour, et à chaque fois nous nous émerveillons de constater à quel point chacun est singulier et à nul autre pareil. Ce qui nous suffit pour augmenter encore notre bonheur d'être au monde.
Bon ben, dans mes deux textes les plus récentes j'avais supposé devoir conclure une longue réflexion, celle qu'on peut retrouver dans les pages de ce site, avant minuit ce jour. Avec ce court texte, terminé le même jour à 23h50, je pense y être parvenu.