Je ne sais pas pourquoi les pseudo-imaginatifs du moment, ceux “sérieux”, ne parviennent pas à segmenter. Enfin si, je sais à-peu-près pourquoi, et je trouve ça dommage. Pourquoi ? Très simple, ils basent leurs projections non à partir de ce qui eut lieu mais à partir du résultat de ce qui eut lieu. En gros, et même en détail, on imagine la chose non en voyant la manière dont se déroula effectivement la réalisation, à un certain moment, de projets de très grande ampleur, mais juste à partir du moment où ils se réalisèrent. Exemple, les tours géantes construites ces derniers lustres, qui dépassent ou prévoient de dépasser parfois de beaucoup les quatre cent mètres d'altitude : entre les premiers projets jugés à l'époque de grande ampleur, les tout premiers gratte-ciel, qui atteignaient péniblement les quarante à cinquante mètres, et ceux actuels, qui dépassent allègrement les trois cent mètres, et bien, il se passa plus d'un siècle, et entre les plus grandes réalisations antérieures, qui au mieux allaient à trente-cinq ou quarante mètres et requéraient des décennies, parfois des siècles pour aboutir, et les premiers gratte-ciels, dont la construction se comptait en mois, au pire en années, il se passa environ mille ans. Nous avons appris avec le temps à concevoir et préparer les instruments et les matières, les conditions et les compétences, pour passer d'une cathédrale ou d'un château qui passait péniblement les trente mètres en trente ou trois cent ans, à un immeuble de travail ou/et d'habitation hébergeant la population d'une ville petite ou moyenne dépassant les cent-cinquante mètres en trente mois à trois ans. Si l'on souhaite aller vers Mars, peut-être faut-il songer à une méthode du troisième millénaire plutôt que du deuxième ? Ce me le semble....