Ouais, bien sûr, “plus une autre”. Je ne la désigne pas car elle ne m'intéresse pas ici et très peu dans ces pages – ni dans ma vie. Ne pas l'ignorer mais en tenir peu compte, voilà ma philosophie en la matière. Comme son nom l'indique la réalité perceptive est celle que l'on perçoit, on dira aussi bien la réalité sensible. La réalité réelle, c'est la réalité telle qu'elle existe indépendamment de soi. Pour qui aura parcouru ces pages, on s'y aperçoit assez vite je pense que j'ai quelques réticences à user des Grands Mots du genre “bien” et “mal”, “vrai” et “faux”. Pour le bien et le mal j'ai une approche pragmatique, je ne sais pas trop ce qu'est le bien mais je sais ce qu'est le mal ; le bien, c'est a minima éviter de faire, dire ou penser le mal, ça n'induit pas qu'on fait, dit ou pense le bien mais du moins on aura tenté de son mieux d'éviter de faire, dire ou penser le contraire du bien. Pour le vrai et le faux, ce sont des étiquettes pour déterminer dans quel direction et en quels points de la réalité on se place et s'oriente. Le “vrai” est entre les réalités réelle et sensible et tend à se diriger vers la réalité réelle, le “faux” est entre les réalités sensible et discursive et tend à se diriger vers la réalité discursive. Disons, on est d'autant plus “dans le vrai” que l'on fait confiance à ses perceptions et au réel, d'autant plus “dans le faux” qu'on se défie de ses perceptions et qu'on reste dans le discours.

Le départ de cette discussion est ce constat assez évident fait de longue date, si on adhère plus à la réalité de discours qu'à la réalité effective, et bien, on tend vers le mal ou on fait le mal. Par exemple, dire qu'un des buts de la société est la fraternité, fait l'impasse sur la moitié de l'humanité, qui se compose de sœurs, mais il en va de même pour la sororité. D'où, il serait bon de remplacer le terme par un équivalent de ce qu'on trouve entre autres dans les langues “anglo-saxonnes”, rendu en anglais contemporain par le terme sibling qui désigne l'ensemble des personnes qui sont “de la même mère”. On a certes à disposition des mots assez courants mais ambivalents, “germain” et “germanité”. On pourrait alors utiliser un mot rare de même sens que sibling, “adelphe”, et son dérivé “adelphie”.