J'ai contacté certaines personnes d'une certaine notoriété à plusieurs reprises ces derniers mois – entendons-nous, chacune je l'ai contactée une ou deux fois et pour lui dire des trucs sur ce qui la rend notoire (causer dans la radio entre autres). J'ai eu quelques réactions, non tant sur mes propos que sur les leurs, genre “merci de m'avoir si bien compris(e)”, en gros mes propres propos auraient été comme un écho du leur, ce qui était rarement le cas. Non que je l'aie spécialement espéré, c'est juste pour indiquer que, malheureusement, beaucoup de personnes d'une certaine notoriété brillent tellement qu'elles s'aveuglent elles-mêmes et se mirent dans leur propre lumière, en gros elles ne vous remercient pas de leur parler ou de leur écrire mais elles vous remercient de les aimer, ça leur suffit.

Je dois le dire, moi non, moi ça ne m'intéresse pas d'être aimé pour ce que je parais, et ça ne me convient pas d'être remercié pour ce que je n'ai pas dit ou fait. Du coup, il y a peu j'ai envoyé à plusieurs d'entre elles, le 01/02/2018 à 5h08, le message suivant, avec idée que ça les réveillerait un peu :

TITRE : Je vais me tuer!
TEXTE :
Bonjour,
      Je me demande si, en informant les destinataires de ce message que, disons, dans les 24h, si je ne reçois pas une réponse d'au moins l'une ou l'un d'eux faisant la critique d'au moins trois des textes accessibles ici, https://www.olivierhammam.fr/trucs/articles , ou une critique générale de l'ensemble (avec des éléments me prouvant la lecture réelle d'au moins deux d'entre eux), je me suiciderai en plaçant une feuille près de moi qui indique que la raison de ce suicide est celle dite ici, et en citant nommément les destinataires de ce message, j'aurai une meilleure réaction qu'avec mes messages précédents...
      Remarquez, je ne compte pas vraiment le faire mais ça reste de l'ordre des possibilités, je n'ai pas eu jusque-là de, comme on dit, “tendances suicidaires” mais ça ne signifie rien, qui sait de quoi demain sera fait? En tout cas, si vraiment je me suicidais comme dit, j'aurai grand regret de n'en pas voir les conséquences – je veux dire, du regret juste avant de le faire, après ça je n'aurai plus guère de sentiments, donc pas de regrets – parce que ça serait assez amusant de voir ce qu'il en découlerait. Enfin, amusant pour beaucoup de gens sinon les destinataires de ce message.

En toute amitié.
Olivier Hammam.

Aucune réaction. Certes c'est très récent, un peu plus de dix heures, mais connaissant l'avidité de plusieurs de ces correspondants pour tout ce qui a trait aux communications électroniques, et sachant que plusieurs d'entre elles étaient ce jour sur leur lieu de travail, vers où j'ai adressé ce message, je m'étonne : vous recevriez un message d'une personne qui vous annonce sa possible intention de suicide, vous feriez quoi ? Je crois que si je recevais ça, même si ça semble une plaisanterie je répondrais à l'expéditeur, et comme il donne des indications sur lui, notamment son nom de famille, j'appellerais, je ne sais pas, les services de polices ? Un truc du genre, pour qu'ils tentent de le situer et aillent voir si la personne en question se sent bien, juste ça, s'inquiéter de sa santé. Faut croire que ces correspondants et moi ne vivons pas sur la même planète. Remarquez, je les comprends, en tant que péquin de base, recevant un tel message, si ça devait se savoir et si je n'avais pas réagi, sûr que j'aurais de gros problèmes, genre non assistance à personne en danger, tandis que pour elles, zéro responsabilité en un tel cas, un fou qui s'est suicidé parce qu'on ne voulait pas lui accorder son quart d'heure de célébrité...

Drôle de société où plus on est responsable, plus on est irresponsable, au deux sens : on ne prend pas ses responsabilités et on est irresponsable devant la justice. Dommage...


Addendum. Je viens d'envoyer aux même correspondants le message suivant :

TITRE : Responsabilité sociale.
TEXTE :
Bonjour,
      Je m'interrogeais récemment sur la responsabilité sociale: une personne qui prétend “représenter la société” représente-t-elle un Moloch ou un ensemble d'individus? Si c'est le second cas, y a-t-il dans cet ensemble des individus qui ont une valeur plus élevée que d'autres? Je veux dire, la mort d'Emmanuel Macron ou d'Adèle van Reeth, par exemple, a-t-elle une valeur égale ou différente à la mort d'Olivier Hammam ou de Frédéric Cayrou? Va-t-on traiter les unes comme fait très notable méritant une large publicité, les autres comme négligeables et ne méritant aucune publicité ou tout au plus une mention rapide pour “notre regretté collègue aimé de tous”?
      Cette réflexion part d'un fait récent, l'envoi conjoint à plusieurs personnes d'un message intitulé «Je vais me tuer!» dans lequel le rédacteur, qui signe “Olivier Hammam”, évoque la possibilité de son suicide en cas de non réaction de ses destinataires. Bien sûr, et comme j'en discute dans un texte sur ce cas, ce n'est pas parce qu'on évoque cette possibilité qu'elle se réalisera, mais tout de même, «Je vais me tuer!» est un titre inquiétant. Dans le texte mentionné je me fais cette réflexion:
(ici, citation de la partie de cette discussion qui va de « Aucune réaction » à « devant la justice. Dommage... »)
      Je dois le dire, je suis passionné par ces questions d'ordre sociologique: appartenant à un groupe, le comportement de groupe l'emporte-t-il sur la morale personnelle? Les psychologues sociaux et un certain type de sociologie comme de nombreux travaux en sociolinguistique ou ethnolinguistique semblent montrer que la morale de groupe l'emporte presque toujours sur la morale personnelle. D'un sens ça me rassure mais dans certains cas ça peut être inquiétant. Au cas où vous voudriez connaître le contenu du message dont je mentionne le titre et les commentaires que je fais sur les correspondants qui l'ont reçu, c'est ici: https://www.olivierhammam.fr/machins/article39-Mechant-garcon
      Cela dit, je vous conseille plutôt ce lien, https://www.olivierhammam.fr/trucs/articles , le texte mentionné ici est banalement anecdotique et d'un intérêt très limité, proche de la nullité. Ou aucun de ces liens, je suis comme vous un être banalement anecdotique et d'un intérêt limité, donc mes productions sont comme les vôtres, banalement anecdotiques et d'un intérêt limité.

En toute amitié.
Olivier Hammam.

L'avantage de maintenir son site personnel est de disposer de statistiques fiables et vite disponibles. Moins de quarante minutes après envoi de ce message la première page mentionnée, celle-ci, a reçu dix visites, ce qui correspond à-peu-près au nombre de destinataires de ce message. Ce site recevant très peu de visites, il est extrêmement rare qu'une même page soit visitée plus d'une fois le même jour, et il n'est jusque-là jamais arrivé qu'une page reçoive plus de deux visites dans la même heure. Corrélation n'est pas causalité, cela dit, quand on ajoute le cas de l'envoi de ce message et l'extrême rareté, du cas de dix visites de la même page en moins d'une heure, puisqu'en l'occurrence c'est le seul cas jusque-là sur ce site, je fais cette hypothèse : ce sont bien les destinataires de ce message qui ont fait ces visites. Je suis modérément étonné, les comportements de groupes ne sont pas absolument réguliers mais du moins ils sont extrêmement prévisibles, dans ce cas j'escomptais que de parler à des individus de leur panurgisme les inciterait en groupe à me démontrer qu'ils échappent à des déterminismes de groupes, en deux étapes, lire la page qui est censée les mettre en question puis, par après, ce qui ne s'est pas encore produit, m'envoyer un message « personnel, singulier et original » pour m'expliquer à quel point mes évaluations sur les comportements de groupes ne les concernent pas. J'adore me tromper dans mes prévisions, donc j'espère me tromper sur le deuxième temps.

Au fait, mon but premier, les inciter à visiter la partie https://www.olivierhammam.fr/trucs/articles , a complètement échoué, aucune visite de ses pages, mais là aussi ça ne m'étonne pas puisque je ne leur ai pas signalé que cette partie parle d'eux. Ce n'est toujours ni moi ni mon site qui les a attirés, mais leur propre lumière qui, va savoir risquait d'être ternie par un importun insignifiant. La réputation, la réputation...


Phénoménal ! Je pense parfois et dis plus rarement une chose qui me semble évidente, la seule manière d'acquérir de la notoriété est d'avoir de la notoriété. Cette page a reçu en trois heures 57 visites, soit plus que n'importe quelle autre page de cette série en trois mois. Je n'ai pas d'opinion sur la valeur des pages de ce site ou de n'importe quel autre, par contre j'ai une opinion sur la notoriété : un site Internet ne peut pas acquérir de notoriété par la valeur intrinsèque de son contenu, ce site-ci existe depuis huit mois et il n'a jamais acquis la moindre notoriété pour des contenus qui lui sont propres, ses pages les plus visitées sont, malheureusement pour moi, des pages dont je ne suis pas l'auteur et qui ont attiré par leur sujet (manuel de psychosociologie, manuel d'autodéfense intellectuelle) ou leur auteur (Bateson, Illich, Descartes...). Les consultants de ces pages ne visitent jamais les autres, pour eux ce site n'est pas un contenu mais un contenant, le contenant du seul objet qui a leur attention. Cette page aux 57 visites profite d'une notoriété frelatée, celle du scandale, et en outre d'un faux scandale, celui des personnes qui croient que cette page les concerne et s'en offusquent, alors qu'elle ne concerne que mon étude sur la grande prévisibilité des comportements de groupe.

Outre ce but de vérification in vivo de concepts de la psychosociologie sur les groupes et leurs comportements, cette page a aussi une visée, obtenir une notoriété du site qui ne soit pas frelatée, que les personnes alertées par celles censément mises en cause (ce n'est pas le cas, je ne les nomme pas, si quelqu'un a mis en cause mes correspondants ce sont ces correspondants eux-mêmes, en signalant cette page à des tiers et en leur précisant qu'elle parle d'eux, alors qu'en réalité c'est encore une fois eux-mêmes qui parlent d'eux. S'ils n'avaient pas eu l'idée de le dire à d'autres, et bien, nul ne l'aurait su) prennent la peine de visiter d'autres pages, par exemple celles que mes correspondants ont dédaignées.


Pour modérer mes propos (et annoncer vaniteusement les 70 visites désormais, le 02/02 vers 11h, tenant compte du fait que désormais cette fausse notoriété m'ennuie, si j'ai plein de visiteurs moutonniers, un petit tour sur le mini-buzz et puis s'en va, ce qui est le cas pour l'heure, ça n'a aucune valeur, je serai le quart d'heure, même pas, la minute de célébrité du coin de la rue, le vieux polisson qui a fait exploser un pétard), je généralise, bien sûr que certains de mes correspondants n'auront pas lu cette page en tant que miroir d'eux-mêmes, et ne l'auront pas signalée en tant que “mon reflet déformé” mais comme objet en soi, malgré tout je suis assez persuadé que ce n'est pas le cas général.

Je ne suis pas pessimiste ou misanthrope ou aigri ou que sais-je de cet ordre, constater que la science est un instrument solide pour faire des pronostics fiables est normal, faire le constat que les sciences “molles” sont devenues solides au cours des cinquante à soixante dernières années me semble intéressant. Je sais, pour l'entendre de la bouche de personnes intelligentes et, dans leur domaine, souvent pertinentes, qu'il est très difficile de se percevoir comme un “élément statistique”, on en ressent du malaise. Dire à une personne que, en tant que travailleur par exemple, elle est un élément statistique, ça ne la trouble pas, lui dire qu'en tant qu'acteur social elle est un élément statistique, elle le refusera. Dans cette page, je me donne comme un élément statistique, le mainteneur de site qui a trouvé un point d'insertion qui suscite un mini, moins, un micro-buzz. Croire que j'en fais un motif de fierté serait aussi idiot que de croire qu'en réagissant par esprit de groupe en participant à ce nano-buzz on n'est pas statistiquement prévisible, qu'on a son “libre arbitre” : refuser de voir ses propres conditionnements est précisément le meilleur moyen de réduire sa faible capacité de libre arbitre. Je ne suis pas le petit coq du jour qui coquerique sur son tas de fumier mais,en tant que mainteneur de site, l'une des des dix mille cibles indirectes des nano-buzz du jour, en tant que moi un observateur critique de la société, c'est-à-dire non pas négatif mais neutre, je discerne, j'étudie, je vérifie, enfin je rends compte en espérant que ma lectrice, mon lecteur, se dira raisonnablement, tiens, et si je sortais des statistiques? Plutôt que de s'écrier « Je ne suis pas un numéro ! Je suis un être humain ». Allez donc à la sécurité sociale et demandez votre dossier sur votre nom d'être humain, si c'est Élodie Moreau ou Jacques Martin, je crains qu'on ne vous demande votre numéro, pour savoir laquelle, lequel vous êtes parmi ces milliers d'homonyme. Ce qui vous fait singulière ou singulier, unique, seule, seul de votre genre, ça n'est pas d'être humain, nous sommes sept milliards dans ce cas, mais d'être parmi ces sept milliards, l'unique à détenir son numéro d'identification.

Que dit mon numéro de sécurité sociale ? Premier chiffre, mon sexe (à remarquer que malgré ce qu'il s'en dit, en France il y en a trois, le 3 étant “sexe indéterminé”), ce qui sans me singulariser me différencie d'environ la moitié des humains, deux chiffres suivants, année de naissance, et hop ! Même la plus peuplée des cent dernières années représente au mieux 3% à 4% de l'humanité, deux suivantes le mois, ça réduit encore beaucoup, trois suivants la commune, trois derniers, le numéro d'ordre chronologique des naissances du mois. Pour moi, je fais l'hypothèse d'être le seul et unique Olivier Hammam au monde mais c'est un cas spécial, il y a certes d'autres Hammam [l']Olivier mais ce sont des bains maures ou des saunas et ils n'ont pas de numéro de sécu, si je me nommais Pierre Moreau, c'est sur je ne serais pas le seul et unique, par contre je suis la seule et unique personne au monde à avoir été inscrite à la 85° position dans l'ordre des naissances du mois dans une certaine commune, un certain mois d'une certaine année, mention de sexe : masculin. Ce qui me singularise est cela et cela seul, mon numéro. Je suis un être humain parce que je suis un être humain, je suis un être singulier, unique, parce que j'ai, parce que je suis un numéro. Refuser l'arbitraire n'est pas refuser d'être un numéro mais l'accepter pour aller au-delà.


Les suites.

Vrai et croyable, tellement croyable que je l'anticipais en espérant cependant me tromper, malheureusement la réalité se ressemble beaucoup, donc c'est arrivé : j'ai reçu un courriel puis un coup de téléphone d'une officière de police judiciaire, pour s'enquérir de ma santé. Ça c'est bien, c'est normal, c'est ce qu'on peut souhaiter quand... Et bien, quand quoi ? En ce cas-ci, quand rien.

Remontons le fil :

  • 2 février 2018 à 11h36 : Je reçois un message sibyllin avec une numéro de téléphone à rappeler à propos d'une « affaire urgente et inquiétante ». Je trouve ça étrange et, méfiant, fais un retour à l'envoyeur. L'adresse de retour est censément d'un domaine gouvernemental, je me dis, soit elle est vraie et j'aurai une réponse, soit j'aurai l'avis que le destinataire est “inconnu à l'adresse indiqué”. J'ai une réponse, qui me confirme que la destinataire est bien l'expéditrice du premier message et qu'elle est officier de police judiciaire, OPJ. Ça me rassure, du coup j'appelle le numéro indiqué, je tombe sur un réceptionniste, probablement un planton, donne le nom de ma correspondante, suis mis en relation, elle m'explique qu'il y a eu un signalement de possible suicide, je la rassure, elle me demande de le lui confirmer nommément et par courriel. Elle me précise en outre qu'elle a passé plus de quatre heures à faire des recherches pour me localiser et faire je ne sais quoi parce que je ne suis pas OPJ mais en tout cas, son travail, à preuve.
  • 1 février 2018 à 20h10 environ : dix visites de cette page en quarante minutes.
  • 1 février 2018 à 19h28 : Envoi du second message cité ici, à dix destinataires.
  • 1 février 2018 à 05h08 : Envoi du premier message cité ici.

Vous voyez le problème ? Moi si, je le vois très bien. Le problème est que je m'attendais à un appel de la police ou à une visite de la gendarmerie (je suis en zone rurale) le 1° février entre 6h et au plus tard 21h ou 22h. Au-delà, tous mes destinataires sont au courant du fait que le premier message n'est pas une, comme on dit, “menace de suicide” (c'est sûr, un futur suicidé est très menaçant pour qui l'écoute, paraît que les tendances suicidaires sont contagieuses et que la contamination se fait par les yeux ou les oreilles), mais la première étape d'une expérience de type sociolinguistique dont ils sont les sujets, disons-le clairement, les cobayes. Tout signalement d'un possible suicide de ma part qui a lieu après 20h10 par un de ces destinataires est sciemment fait à propos d'un non fait, d'une chose que mes destinataires savent ne pas devoir avoir lieu. Aurais-je été signalé pour, que sais-je, injure, diffamation, dénonciation calomnieuse, j'aurais compris. Pas du tout. Et pour cause, je n'ai rien fait de tout ça. J'écrivais ceci à ma correspondante OPJ, « Toute personne disposant de ces informations avait-elle matière à signaler une intention suicidaire ? Selon mon avis, le moment où le signalement aurait été justifié est entre l'heure d'envoi du premier message, le 01/02/2018 à 5h08, et l'heure d'envoi du second, ce qui n'a pas eu lieu ». Donc, rien de fait quand mes correspondants avaient, même faiblement, un indice de ma possible volonté de suicide, quelque chose de fait quand ils avaient l'information que je n'avais nullement cette intention. Je lui écrivais ceci, dans une réflexion qui n'a pas de lien direct avec notre conversation privée, donc je me permets de la citer en partie :

Aussi longtemps que mes destinataires se sont considérés irresponsables de leur absence de réaction suite au premier message, ils n'ont rien fait pour tenter de prévenir un geste possible qui ne les engageait pas, le suicide de leur correspondant ; ce n'est qu'après avoir lu [...] un texte qui montre clairement mon absence d'intention suicidaire que l'une au moins de ces personnes ou toute autre personne agissant en son nom a fait un signalement, lequel était à ce moment-là inutile, [[cela]] non pour ma protection mais (version bienveillante) pour sa propre protection ou (version malveillante) pour me punir d'être un méchant garçon.

Je précisais d'ailleurs que « sans être pessimiste je privilégie cependant la version malveillante ». Sans violer le respect des conversation privées, je précise que durant notre échange par téléphone je lui ai fait la remarque qu'aucun de mes destinataires n'a pris la peine de me répondre pour s'informer de ma santé, entre l'envoi du premier message et le faux signalement. Je concluais ma réflexion incidente ainsi :

Mon problème dans cette histoire est, disons, d'ordre politique mais en un sens large, on peut dire, d'ordre civique : que penser d'une personne qui n'agit pas quand elle le doit en mobilisant à bon escient les forces de police pour un signalement de risque important, mais qui le fait inutilement, nous faisant perdre son temps, le mien et surtout le vôtre. Que penser d'un point de vue civique d'une personne qui distrait sciemment les forces de police de leur tâche pour perdre plusieurs heures dans une recherche qu'elle sait inutile avec un signalement sciemment erroné ? Je pense pour mon compte que c'est socialement condamnable, mais comme les délits sociaux de ce type ne sont pas légalement condamnables, et bien, je crains ne pas devoir être votre dernier cas d'enquête suscitée par un signalement sciemment erroné. Je crains même de ne pas devoir figurer parmi les exceptions dans vos enquêtes passées et à venir.

Le problème général que visent les plus récents textes de ce site, de cette partie et de la partie /trucs/articles est, la responsabilité et l'irresponsabilité : si on n'est pas gardien de son frère ni gardien de soi-même, de quoi est-on gardien ? Ne pas se sentir responsable et ne pas vouloir ou pouvoir subir les conséquence de son irresponsabilité est antisocial parce que ça entraîne à mobiliser des ressources sociales dans le seul but, dira-t-on, d'effacer ses traces. Ma correspondante a perdu cinq heures à traiter une non affaire suite à un faux signalement, l'auteur du signalement a distrait du temps et des moyens qui ne lui appartiennent pas pour un usage privé et non urgent, j'ai perdu une heure à devoir me justifier de ce qui n'a pas eu lieu, et je ne compte pas les “coûts invisibles” généré par mes destinataires, perdre du temps de travail à contacter des tiers pour leur signaler cette page, du fait leur faire perdre du temps, parfois de travail, sur un faux motif, faire perdre du temps à la police et à la justice pour traitement et classement d'un dossier sur une non affaire induite par un faux signalement. Pour une toute petite chose qui aurait demandé une heure ou deux de discussion entre mes correspondants et moi, et parce qu'ils n'ont pas pris leurs responsabilités au moment opportun, d'une part au bas mot une vingtaine d'heures socialement utiles ont été dépensées inutilement, de l'autre une vingtaine d'heures socialement utiles ont été détournées de leur emploi. Les mêmes vingt heures ? Non : quand une heure sociale est bien employée elle rapporte au moins autant que ce qu'elle coûte, quand elle est mal employée elle coûte son propre coût et elle coûte le coût de ce qu'elle ne rapporte pas.